Samedi 4 et Dimanche 5 Septembre.
Samedi, nous passons essentiellement la journée sur la route (et sur l’eau), sous un ciel bleu, dans les mêmes paysages qui nous ont charmé deux jours auparavant, nous rentrons « à la maison » de La Paz.
Dimanche, nous partons tous les 8 découvrir la ville, enfin une partie assez pittoresque, avec son marché aux sorcières où se mêlent aux souvenirs, grigris, herbes, décoctions et fœtus de lamas et alpagas séchés…pour quelle magie, on ne posera pas la question. Puis plus loin des allées piétonnes étroites, dangereusement abruptes, où de chaque côté des étales proposent vêtements, chaussures, jouets, souvenirs à des prix imbattables. Puis vient le tour du quartier « quincaillerie » avec ses néons et luminaires éclairant chichement la rue, des boites de clous, vis, joints à même le sol, des prises, rallonges, câbles, matériels et matériaux dans un bric à brac de boutiques et marchands ambulants… Alors que nous sommes séduit par cette ambiance pleine de vie des artisans et marchands en activité, nous sommes soudainement surpris par les danses et chants d’un défilé folklorique! Nous nous laissons aller au rythme endiablée des danseuses et musiciens…suivis d’une procession religieuse beaucoup plus sobre! Nous finirons en début d’après midi par un déjeuner de SALTENAS (chaussons fourrés à la viande, légumes et fromage) dans une petite gargote, et finirons la journée comme  tous les Dimanches, à cocooner, chez nous, avec notre rituelle livraison de pizza le soir :).

Lundi 6. Nous  louons un 4×4 et partons à l’assaut de la région de SAJAMA, un désert du même nom que le volcan qui le surplombe, le point culminant du pays avec 6542m d’altitude…non, non, non, on ne l’escaladera pas! Les garçons partent à l’aube, heu, enfin, à 8h30, pour nous récupérer un véhicule tout terrain de 8 personnes, qu’on a réussi à dénicher au dernier moment hier, après bien des désistements…cependant, tant qu’on l’a pas en main, il n’y a rien de sûr, mais pas grave on devient les rois de l’impro… Enfin, facile pour les filles et les enfants qui restent à l’hôtel en attendant leurs « génies ». On s’inquiète un peu en voyant la route devant chez nous vite bloquée par une manifestation, mais nos mecs sont géniaux, accompagnés par le loueur, ils déjouent les pièges des manifestants, des policiers trop zélés et nous enlèvent tous les 6 sur leurs chevaux blancs!!! Heu oups, je me suis laissée emporter… Femmes, enfants, bagages embarquent, Mike au volant, Frédo en co-pilote, on part à l’aventure. Première étape, et pas des moindres, sortir de la ville sans abimer la voiture…quoique vu l’état, on peut prendre quelques coups sans qu’il n’y paraisse!!! Après quelques bouchons, dignes d’un Paris aux heures de pointe, entre les COLLECTIVOS bondés, les klaxonnes des impatients et le ballet surprenant d’agents de la circulation déguisés en zèbres et ânes (non j’ai pas bu, j’ai même la preuve en photo!), nous poursuivons dans la banlieue de la ville, longeant les maisons de briques puis d’adobe, toujours avec le même air de maisons inachevées, laissées à l’abandon, peut être parce qu’elles ne sont pas enduites, peintes, qu’il n’y aucun jardin arboré, mais souvent un amas de bric et de broc tout autour… Nous sommes ébahis par la marée humaine des marchands qui s’est emparée des trottoirs aux abords de la ville, s’enfonçant même loin dans la banlieue. Un marché folklorique si vivant, où il est impossible que le plus exigeant des clients ne trouve pas son bonheur!
Nous nous enfonçons dans la campagne. A l’appel de nos estomacs, nous nous arrêtons dans un village de bord de route pour déjeuner dans une bicoque : poulet-frites, vu l’endroit, on ne prendra pas de risque…et de toute façon il n’y a que ça au menu! Juste le temps de s’étonner de voir un motard, crânant dans son imitation d’Easy Rider version « tape à l’oeil », si loin de toute civilisation moderne, et nous repartons! Nous traversons la vallée désertique, entourés de montagnes sèches où broutent quelques lamas et moutons, nous faisant courser par des chiens au passage de quelques fermes isolées…nous avons quitté la route, nous enfonçant sur un chemin pointant vers l’immense volcan au loin, nous sommes désormais en plein « no mans land » avec comme principale compagne la poussière.
Nous arrivons soudainement au village SAJAMA, une surprise! Si petit, si loin d’une station touristique, si loin de tout, si loin… On s’attend soudainement au pire quant aux deux nuits prévues ici!!! Cependant, une charmante dame, rencontrée par les garçons à l’entrée du village nous oriente vers un hostal où nous aurons le plaisir de nous dégoter 2 chambres sous forme de huttes, lits en pierre mais matelas confortables, des couvertures à profusion en prévision de la nuit glaciale, des peintures fraiches, la notre sent un peu l’essence, mais vu le prix et les alentours, c’est le grand luxe, inespéré! La fin de l’après-midi approche et avec elle le climat change radicalement, passant de chaleureux à glacial! Bien emmitouflé nous tentons tout de même une sortie dans le village, dont nous sortons en quelques mètres pour observer le paysage rude et désertique autour, réchauffé par un cours d’eau fumant…les sources d’eaux chaudes ne sont pas loin…mais ce sera pour demain, malgré la beauté du paysage, il fait trop froid pour s’attarder dehors!
A noter : le plaisir, au diner dans notre modeste hôstal, de rencontrer Loïc, Manuela, Titouan et Nathan, des tourdumondistes français, au début de leur aventure.

Mardi 7. Une journée d’exception. L’impression d’être seul au monde, tous les 8. Une journée sous un ciel parfaitement bleu, aussi chaude que la nuit est froide, à rouler dans l’immensité désertique autour de l’impressionnant volcan SAJAMA, au sommet glacé! Traverser les prairies de poussière à l’herbe grillée, lacérées de crevasses où s’écoule un minuscule court d’eau tiède, où paissent, imperturbables, lamas, ânes et même quelques vigognes! S’enchanter devant les geysers fumants et les cratères d’eau bouillonnante. L’immense joie d’un embourbage dans le sable, à des 10aines de km de toute vie, creuser à la main, combler avec des pierres, sous les encouragements des enfants, Elise à la photo, Frédé au jet de pierre (contrôlé), Mike au saut de singe (pour le plus grand bonheur des enfants) accroché à l’arrière du 4×4 pour faire contre poids et Frédo au volant, pour sortir notre monture du tas de sable!!! Après une petite demi heure de « pause aventure » on reprend joyeusement la route, heu, le chemin… Cette fois-ci, plus de hors piste, promis! Puis le must de la journée, se trouver un trou d’eau chaude, perdu au pied d’une montagne, et prendre notre bain, seul, s’offrir les bienfaits de la nature, mijoter dans la source naturelle, sous le soleil, alors que les nuits sont si froides, perdus dans le désert bolivien : le luxe extrême! Pour le soir, pas de grand diner, c’est LA fête du village, donc les quelques restaurants et cantines de la petite ville sont fermés! On aura ainsi le droit d’être les spectateurs privilégiés d’un défilé de groupes chichement déguisés et habillés, dansant au rythme de l’orchestre local, un spectacle folklorique et une ambiance festive détonnant avec l’aspect endormis du village depuis notre arrivée… Plus tard, dans la nuit noire, nous rentrons « chez nous », laissant les villageois à leur fête qui durera jusqu’au petit matin, et grâce à la gentillesse de notre hôte, qui nous aura préparé deux Thermos d’eau chaude et laissé l’accès à sa « salle de restaurant », ce soir, c’est soupe aux nouilles et biscuits, oui, on peut pas toujours vivre dans le luxe non plus!

Mercredi 8. Nous roulons vers La Paz, toujours des paysages rudes mais plein de charmes autour de nous, des animaux, des scènes de vie d’un autre temps, une bonne complil’ de Mike pour nous accompagner, pour nous faire chanter aussi… Les enfants sont dans leur monde à l’arrière, s’amusant, chahutant, se disputant, et nous, les « grands », nous profitons de notre moment de complicité avec un réel plaisir… Demain, on reprend notre vie à 4. Mais pas de nostalgie, nous sommes chacun heureux de nous retrouver pour un temps en famille, pendant quelques semaines, avant le grand final, tous ensemble, en Afrique!