Mardi 14 Septembre
A peine quelques mètres fait du côté chilien et on voit la différence : une route non défoncée et des panneaux « état neuf » donnent le ton : on a changé de pays! Pourtant, le décor est le même, mais dans notre mini bus ramenant les touristes vers SAN PEDRO DE ATACAMA, glissant sur notre belle route lisse, nous le savons, avec une pointe de nostalgie, nous quittons l’aventure « du bout du monde »! Comme pour nous le confirmer, la route se met rapidement à descendre, descendre, descendre, alors que nous croisons des camions et voitures qui roulent au pas, grimpant difficilement la pente, nous, nous quittons les hauts plateaux de l’Altiplano.
Toujours avec la même curiosité, nous sommes à l’affut de notre première impression de ce nouveau pays : le décor ne change pas beaucoup de ce que nous avons vu par ailleurs ces dernières semaines, mais nous noterons tout de même des infrastructures beaucoup plus modernes et l’absence de vêtement traditionnel. Ici, la mode est à l’occidental, même dans la banlieue modeste de la petite ville de province.
Après les quartiers de maisons en Adobe, désolés, aux jardins envahis par les carcasses de voitures, d’électroménager ou autre, cuisant au soleil, nous effectuons les démarches douanières (toujours trop longues et contraignantes quand on est fatigués et sales!) puis entrons dans le centre de la ville plus pittoresque, avec ses habitations basses, ses rues étroites en terre battue (réflexion d’une maniaque qui se soigne : hou là là, encore de la poussière) et, pour notre grand plaisir, une fête folklorique marquant (nous l’apprendrons plus tard) le début des festivités pour le bicentenaire de l’indépendance du Chili.
C’est parmi les nombreux touristes, les chiliens en fête et quelques magnifiques cavaliers (et cavalières) richement habillés que nous avançons avec nos sacs à dos vers notre auberge. Au premier coup d’oeil, nous sommes conquis et nous le savons déjà, nous allons être bien pendant nos 5 jours à l’hostal SONCHECK.
Nous nous installons dans notre chambre, petite mais coquette, avec ses murs colorés, son toit en chaume, ses larges lits superposés, aux couvertures épaisses, difficile de croire que la nuit sera fraiche tellement la chaleur de midi nous assaille. Après une douche chaude réconfortante, un déjeuner dans une petite « cantine » loin des touristes, l’après midi sera dédiée à la sieste et à la détente! Nous aurons moins de chance pour notre diner : une pizzeria trop fréquentée, au service déplorable, à tel point que, même si nous ne sommes pas habitués à râler, nous refuserons de payer la majoration automatique « pourboire », oui, les Sac à Dos sont gentils, mais faut pas abuser non plus!
A noter : Nous avons revu notre programme chilien, avec moins d’étapes, mais plus de temps sur place. Nous avons besoin d’un rythme plus cool, pour nous reposer, nous préparer à notre étape africaine que l’on prévoit assez rude (chaleur, route, rythme) et puis nous en profiterons pour mettre à jour notre blog, cela nous contrarie de n pas être à jour dans nos nouvelles! Nous ferons donc quelques impasses, notamment TORRES DEL PAINE, mais cela nous permettra aussi de mieux apprivoiser les lieux que nous aurons la chance de visiter. Et pour le reste, nous comptons déjà revenir, pour réaliser nos envies de randonnée dans les grands espaces de la Patagonie entre autre!
Mercredi 15 Septembre
On travaille sur notre programme ATACAMA : après nos 3 jours d’aventure, nous n’avons pas envie de faire le SALAR d’Atacama, beaucoup plus modeste et moins impressionnant, de même pour les geysers et sources d’eau chaude des environs, l’intérêt des sites n’est pas en cause, mais ils ne souffriront pas la comparaison de ce que nous avons déjà fait, autant innover. Nous optons donc pour une sortie « étoile » que Fredo avait repérée sur le net et une balade en vélo dans les allentours.
Pour l’heure : journée détente! Laissant les enfants à leurs leçons, nous allons faire un tour dans la petite ville, profitant des fêtes pour fureter dans le marché joyeux de la grande place et se mêler à la population pour écouter « solennellement » quelques chants militaires… Puis cuisine à « la maison », lessive, lecture, blog, préparation de l’Afrique… Et rencontre avec Gypsie, Etienne et Lune, des français en balade à travers la monde, en direction de la Polynésie…
19h, nous partons observer les étoiles avec Alain Maury, un astronome français exilé au Chili où il a trouvé l’amour et un ciel parfaitement dégagé pour observer ses étoiles. En effet, le désert d’Atacama est un eldorado scientifique offrant un point de vu extraordinaire sur le cosmos. Pourquoi? Parce que cette immense étendue rocailleuse est protégée du passage des nuages par la cordilière côtière à l’Est et la cordillère des Andes à l’Ouest, offrant ainsi un ciel parfait pour observer le ciel, presque 365 jours par an! D’ailleurs, les astronomes ne s’y sont pas trompés et la découverte de cette particularité météorologique, à défaut de faire pousser une quelconque végétation, à vu éclore les télescopes les plus puissants du monde. Le prochain bébé à naître, très attendu, ALMA. De parents Américains, Japonais et Européens, cet ensemble de 60 radiotélescopes, à 5000m d’altitude nous emmènera très loin à travers les étoiles.
En attendant, ces fascinantes installations n’étant évidement pas ouvertes au tourisme, nous nous contentons des quelques 10 télescopes de notre sympathique scientifique. Et nous ne regrettons pas notre virée nocturne : avec simplicité, humour et passion, l’homme nous raconte le ciel, la Terre, les étoiles, les nébuleuses, les mystérieux « trous noirs », notre voie lactée, la construction du monde et ses croyances à travers la vision du ciel… Un discours riche et captivant, qui précédera une observation étonnante et émouvante du ciel, des étoiles et de notre lune, magnifique! Perdus dans le désert, loin des lumières de la ville, le nez en l’air, les yeux dans les étoiles, nous partageons tous les quatre un moment magique.
Jeudi 16 Septembre
Rien à dire, mis à part une petite balade dans les quartiers éloignés du centre, nous passons une bonne journée entre les hamacs, la cuisine, la terrasse et la chambre de notre Hostal… C’est agréable de ne rien faire…
Vendredi 17 Septembre
Nous louons des vélos pour la journée. Au programme, La VALLE DE LA MUERTE et la VALLE DE LA LUNA… Notre pique-nique dans nos sacs, Frédo et Rachel s’installent sur un tandem, avec Lucas on enfourche nos tout-terrain, et on part…sur la route! Petit rappel pour les étourdis : on est dans une région désertique, on a prévu l’eau en conséquence, casquettes, chemises manches longues et écran total sur le visage et les mains…mais on se rend rapidement compte qu’il fait chaud, très chaud! Cependant, le soleil n’est pas notre seul ennemi, il y a aussi les montagnes, les pentes et surtout les côtes. Enfin, doucement mais sûrement nous arrivons au pied de la vallée de la mort, rien à voir avec les paysages US, mais un décor impressionnant de dunes mêlés à des falaises de roches claires friables et poussiéreuses, bordant un chemin étroit sur lequel nous nous engageons! La balade agréable tourne vite au cauchemar quand il s’agit de pousser nos vélos dans un pente de sable… On sera presque arrivé en haut (les Sac à Dos sont des entêtés) quand on abandonnera, épuisés! On se le demande, pourquoi se faire mal comme ça? Peut être pour le plaisir de se dépasser, de savoir qu’on la fait…en attendant, on profite de la superbe vue qui s’offre à nous et on redescend…hum, on aime bien quand ça descend. P’tit pique-nique assis dans la poussière à l’ombre « réduite » d’une falaise, puis nous regagnons la route, où notre trajet devient plus facile et même agréable, entre les beaux paysages désertiques, nos coups de pédales et nos discussions, nous avançons vers la vallée de la lune! La chaleur, la fatigue des enfants et un mal de dent lancinant de Lucas nous feront rebrousser chemin, mais déjà, nous sommes satisfaits de notre journée.
Nous passerons le reste de l’AM à nous reposer à l’hostal, puis dinerons avec nos amis français dans la cantinas d’à côté…une bien agréable « dernière » soirée.