Lundi 27 Septembre

Alors que nous effectuons les démarches douanières, pour quitter le Chili et entrer en Argentine, dans un poste frontière perdu dans l’immensité de la Terre de Feu, nous nous remémorons nos passages de frontières terrestres et notre grande première, entre Cambodge et Vietnam, à pied, avec nos gros sacs, ne parlant aucunes des deux langues, assaillis par le soleil et quelques locaux…nous n’étions pas très à l’aise…un peu perdus. Aujourd’hui, c’est une formalité banale pour nous…quel chemin parcouru!

Nous continuons à longer l’océan et les étendues de terre à la végétation appauvrie par un climat trop rude, des kilomètres sans âmes qui vivent, même pas un animal en vu!

Rio Grande, nous changeons de bus, enfin, on monte dans un minibus pour 2h30 de route vers « le bout du monde » comme on l’appelle ici : USHUAÏA.

Le soleil commence à décliner, embrasant les nuages dans le ciel et la végétation autour de nous, le crépuscule nous offre un magnifique spectacle, qui vaut bien la journée passée sur la route. Puis, alors que le soleil disparaît à l’horizon, le paysage change radicalement, nous offrant dans la pénombre, un paysage inquiétant de grands arbres nus, couverts d’une mousse filamenteuse…telle des algues qui seraient restées accrochées aux branches et aux troncs à la sortie d’une baignade dans une mer agitée…un bon décors pour un film de Tim Burton! A peine le temps de s’habituer à la forêt que c’est au tour de la montagne de nous entourer. Ce qui n’était que des cimes enneigées au loin, devient notre paysage… Nous nous immergeons très facilement dans cette ambiance de sport d’hiver, prêt à chausser nos skis de suite!

Enfin, après une longue journée sur la route Ushuaia se profile à l’horizon, dans la nuit noir, elle apparaît scintillante de toutes ses illuminations urbaines, se reflétant dans l’eau, elle est magnifique.

Le bus nous dépose dans le centre ville, à la gare routière, n’ayant pas un sou argentin en poche, c’est à pied, bien chargés, que nous commençons à gravir les rues en pente…pffff. Mais, la famille Sac à Dos a de la chance ce soir, le chauffeur de bus qui nous a vu partir à pied a pitié de nous et nous a suivi pour nous emmener à notre YHA…nous y arrivons après 5 bonnes minutes de montée…oui, on a eu de la chance!

Notre auberge est à la hauteur de nos espérances : modeste, mais accueillante, chaleureuse et avec une vue panoramique sur la la ville et la baie. On va être bien ici!