Bolivie

UYUNI et l’Altiplano bolvien.

Jeudi 9 Septembre

Nous regardons le taxi de nos amis s’enfoncer dans la circulation de la ville, agitant frénétiquement les bras jusqu’à ce qu’ils aient totalement disparu, encore émus par les larmes de Faustine, notre bout-de-chou de 3 ans et demi, pour laquelle la séparation est à l’évidence la plus difficile : en 6 semaines, elle a pris ses repères dans notre grande famille de 8!

Mais nous sommes sûr que notre chipie se consolera vite, et savons que nous nous retrouvons tous dans seulement 1 mois.

Laissant Lucas et Rachel à leurs leçons et jeux, les Freds partent en balade dans La Paz. Réparation des chaussures de Frédo en quelques minutes par un cordonnier ambulant, achat d’un hamac, courses pour les déjeuners et diners dans un supermarché, ainsi que la découverte d’une partie de la ville beaucoup plus moderne, aérée, agréable, autour de la Plazza de los Estudiantes…nous occuperons jusqu’en début d’après-midi. Le reste de la journée passera, entre détente et intendance, il faut refaire les sacs, demain, départ pour notre dernière étape en Bolivie : le Salar d’Uyuni.

Vendredi 10 Septembre

Levé 7h, sacs, petit déjeuner, synchronisation des mails (ça fait un peu science fiction là, non?), des remerciements à Ruben, notre hôte si chaleureux, puis départ pour une journée de route!

4 heures de bus pour ORURO, puis le double en train pour UYUNI, heureusement, nous sommes bien installés, circulant au milieu de magnifiques paysages qui nous offrent déserts, marécages, lacs, des animaux, des oiseaux, et nos premiers flamants roses, alors que le soleils se couche!

Notre arrivée dans la ville d’Uyuni sera bien moins enthousiasmante : désolée, sa grande avenue poussiéreuse déserte, pas un taxi en vu, c’est à pied que nous rejoindrons notre hôtel, guidés par quelques rares promeneurs nocturnes, avançant à la lumière blafarde des quelques réverbères… Heureusement, notre hôtel vaut le prix élevé qu’il nous coutera : propre, confortable et agréable, il sauve notre appréciation du coin.

Samedi 11 Septembre

Nous passerons principalement notre journée à l’hôtel, il faut dire que la ville n’a aucun charme, si ce n’est à la rigueur son aspect désolé, comme une ville fantôme, avec ses « sorcières » de poussière qui passent dans la rue! Nous ne sortirons que pour manger, observant tout de même que la ville semble reprendre un peu de couleur en fin de journée, avec quelques ouvertures de boutiques et des touristes dans les rues et à quelques terrasses de restaurants. Frédo passera beaucoup de temps dans un cyber café, pour la suite du voyage et préparer notre tour dans le Salar, jusqu’au Chili : pas une mince affaire de faire un choix, de faire confiance, d’établir le juste prix. Nous opterons finalement pour le moins chers, après quelques appréciations positives lues sur le net, en espérant ne pas avoir à en souffrir…3 jours, ça peur être très très long.

Dimanche 12 Septembre

9h30, on embarque dans notre 4×4 qui a vécu mais qui est confortable et relativement propre, avec Nesto, notre chauffeur, qui a bien vécu aussi, mais à l’air sympathique!

A peine sorti de la ville que nous faisons déjà notre première pause, pour la grande joie des enfants, et la nôtre aussi il faut l’avouer, auprès d’une bonne vingtaine de vieilles locomotives à vapeur et wagons, abandonnés prés de la voie ferrée du Chili, en plein désert. Après une bonne demie heure dans les vieilles machines, usées par le temps et par le sable, nous reprenons la route…vers la ville!?!

Retour à l’agence, où toute une équipe remplie notre voiture de victuailles, pendant que Nesto amarre sur le toit une bouteille de gaz et que Betty monte en voiture et se présente à nous : notre cuisinière!

A peine quelques minutes plus tard, nous sommes à nouveau sur la route, enfin, pas de bitume ici, une simple piste qui part vers l’horizon aride.

Après à peine une heure, nous arrivons à la plus vaste réserve de sel du monde : LE SALAR D’UYUNI. Plus de 12000 km² d’un blanc aveuglant, fouetté par un vent glacial à 3600 mètres d’altitude, avec au loin, d’énormes rochers, des îles, qui paraissent léviter, flotter au dessus de l’océan blanc, dans les vapeurs des mirages : un paysage unique, impressionnant.

Nous nous arrêterons quelque temps après pour déjeuner à LA ISLA ICAWASI, une île de roche volcanique, parsemée de cactus, un ensemble détonnant, proche d’un paysage de science fiction, lunaire!

Nous goûtons pour la première fois la cuisine de Betty, un régal! Installés autour d’une table de sel, recouverte d’une nappe satinée, assis sur des blocs de pierre, nous dégustons crudités, steak de???, pommes de terre sautées, légumes savamment préparés, et fruits, le tout arrosé de coca-cola, presque meilleur qu’à la maison!!! Puis pour digérer, une petite balade sur le gros rocher, pendant près d’une heure et demi. Nous sortons vite du sentier pour nous perdre sur les rocs acérés, surplombés par les cactus géants, l’air si doux mais aux épines bien dangereuse. Les enfants feront leurs sculptures de pierre pour la postérité, puis nous irons marcher sur les écailles blanches du salar qui se profile à l’infini. Enchantés de notre pause, nous reprenons la route, traçant notre voie dans le désert blanc. L’immensité salée laissera ensuite place à un désert de terre, de plantes pétrifiés dans la poussière, de rochers et de montagne volcanique, frontière naturelle du Chili! Nous nous enfonçons dans cette immensité rude, isolée, à l’horizon brouillée par une tempête de sable, jusqu’au petit village de San Juan : un petit amas de maisons en Adobe, qui se confondent dans le paysage. Un coup de Klaxons, la grille d’une petite cours s’ouvre…hou là là, nous voilà arrivé à notre chambre pour la nuit!

Ce soir, on gagne une étoile dans notre aventure! Frédo comparera notre chambre « chez l’habitant » à la cabane à outils de son grand père!!! Aller, n’exagérons pas : « y a pas de bêtes », les murs du petit réduit sont recouvert de sel, au moins, ça fait…propre, par terre, du gravier de sel, et pour les lits, bah, ils sont petits et un peu défoncés, mais couchés dans nos duvets, mis dans les duvets « grands froids » loués, on sera pas trop mal et pis il n’y aura pas de puces comme ça, moui, moui, moui…vivement demain matin!

En attendant l’heure du diner, nous partons en balade autour du petit village, dans le vent glacé, riant de notre « infortune », s’amusant avec des lamas, un chien errant et nos ombres… Non, on ne se trouve pas pitoyables, nous nageons aux limites extrêmes de notre aventure, loin de tout confort c’est vrai, mais dans un endroit préservé du tourisme ça c’est sûr, un endroit authentique, loin de notre vie d’occidentale, et, si je convient qu’il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps, on se régal!

Notre diner sera à la hauteur de nos espérances : soupe bien chaude, viande, légumes, gâteaux, fruits au sirop, café, mate de coca… Quant à la nuit, elle ne sera pas si mauvaise : nous seront un peu gêné d’être serrés dans nos duvets mais nous ne souffrirons pas du froid, alors que la température la nuit passe la barre du 0. Les enfants, étonnants, se satisfont vraiment de tout ce qui se présente à eux, dormant dans n’importe quelles conditions, Frédo s’adapte assez facilement aussi, pour ma part, je reste plus exigeante, et il faut avouer que glisser mon mètre 83 dans le lit, même en diagonal ça tenant pas, alors j’ai fait dépasser!

Lundi 13 Septembre

7h15, réveil! Heu de toute façon on comptait pas faire une grasse mât. Hou là, il fait froid. On a du mal à sortir de la chaleur de nos duvets, la température dans la chambre doit avoisiner les 0, dehors, même le soleil levant ne nous réchauffe pas! On a même pas l’idée de faire notre toilette, lavage de dent, ce sera bien jusqu’à ce soir… Ce soir…qu’est ce qui nous attend ce soir :)

Petit déjeuner avec les gants, excellent, tout y est : café, chocolat, pain, beurre, confiture, fruit, yaourt, jus d’orange…on se demande pourquoi on paye si chers parfois, oups, j’oubliais le confort!

8h, frigorifiés, nous montons en voiture et poursuivons notre route à travers les hauts plateaux de l’Altiplano bolivien. La route sera longue aujourd’hui, alors nous prenons nos aises et commençons par…finir notre nuit! Betty dort aussi, seul Nesto reste vigilant, traçant son chemin dans le désert. Plus tard, nous sortons de notre torpeur, alors que le soleil monte dans le ciel, nous entamons notre journée de découverte, multipliant les arrêts auprès des splendeurs minérales et géothermiques de la région, véritables trésors de la nature, inespérés dans ce désert aride. Le salar de Salt lake Chiguana, le volcan fumant de Ollague, la succession des Lagunas Canapa, Hedionda, Chiarkota et Honda, leur étendue d’eau verglacé, où se reflète le soleil et le bleu intense du ciel, lagunas prises d’assaut par les magnifiques flamants roses, pelotonnés les uns contre les autres pour se réchauffer dans le matin glacé, puis, s’ébrouant, allant picorer quelques algues dans le fond de l’eau, s’envolant, glissant au dessus de l’eau dans un spectacle enchanteur, si frais dans le désert de poussière.

L’atmosphère se réchauffe, le soleil est déjà haut dans le ciel quand nous nous arrêtons déjeuner, au pied d’immenses rochers, à l’abris des assauts du vent glacé et de la brûlure du soleil! Pendant que Betty s’active, nous escaladons les rochers pour admirer la vue et surprendre quelques lapins : étonnante rencontre, en plein milieu du désert!

Aprés une trés agréable pause déjeuner, plaisantant gaiement avec Nesto et Betty, nous poursuivons notre route à travers le désert dont nous ne nous lassons pas, quelques pauses photo ponctuent notre chemin, dont une au célèbre arbre de pierre : Arbol De Piedra, puis au milieu de l’après-midi nous nous arrêtons auprès d’un ensemble de construction en Adobe… Réjouissons-nous, notre logement sera un cran au dessus pour ce soir, un bon cran même! Une fois calfeutrée notre fenêtre fendue, secoués les draps poussiéreux pour envelopper les matelas, isolés du lit en pierre par un carton (oui, ça n’est pas sans rappeler les astuces des sans abris), installées nos deux couches de duvet sous les couvertures relativement propres, inspecté que notre plafond en paille (pour nous isole du froid du toit en tôle) ne grouille pas de bestiole, et bien, l’ensemble est presque cosy! Laissant les enfants dans la grande salle, réchauffée par un feu dans un poële ingénieusement bricolé par notre jeune hôtesse, nous partons en balade au alentours, rien d’original : des chiens errants, des lamas, des pierres, du sable, des collines, des montagnes au sommet enneigé, l’Altiplano et son plateau désertique, entre Bolivie et Chili…si loin de tout, un paradis aride.

Après un délicieux diner auprès d’une agréable flambée, un p’tit film bien mérité, à 22h, tout le monde dort…

Mardi 14 Septembre

4h30, le téléphone sonne, non, ce n’est pas un appel, on n’en a plus depuis bien longtemps, mais c’est le réveil, dans 1 heure on reprend la route!

Si le froid nous a épargné pendant la nuit, bien emmitouflés dans nos bonnets, caleçons, t-shirt manches longues, doubles duvets et couvertures, sortir dans la fraicheur avoisinant 0° de notre chambre pour se glisser dans nos vêtements glacés est une épreuve très difficile, on glisse leurs vêtements dans les duvets des enfants pour les réchauffer pendant que nous nous habillons et fermons nos sacs en sautillant…arg… De tout le voyage nous n’aurons jamais eu aussi froid.

Après un petit déjeuner qui nous réchauffera un peu et un gâteau en forme de cœur confectionné par notre Betty très attentionnée, nous grimpons en voiture, toujours emmitouflés dans nos duvets.

Nous démarrons dans la nuit noire, puis, filons à travers l’Altiplano alors que rapidement le ciel s’éclaire des lumières de l’aube, les étoiles s’éteignent, le ciel prend des couleurs orangées, le soleil se lève sur notre désert, sa brume et ses poussières, un moment simple comme n’importe quel levé de soleil, magique, d’une extrême beauté.

Nesto nous arrête admirer les geysers de Magnana et les Flamants roses dans les brumes matinales des Aqua-thermales, entre le chaud et le froid, sous le soleil levant, le spectacle est saisissant!

Puis en fin de matinée, nous finissons notre course sur les hauts plateaux de l’Altiplano bolivien, fin du chemin prés d’une cabane en pierre isolée dans le désert, à quelques mètres d’une barrière en fer, relevée : le poste frontière.

Heureux de notre aventure en contrée hostile, aussi dure que magnifique, étonnés de notre émerveillement sincère après 8 mois de voyage, nous quittons à regret nos compagnons Nesto et Betty, qui repartent vers l’horizon désertique, alors que nous attendons notre bus pour entrer au Chili.

La Paz et le désert de Sajama.

Samedi 4 et Dimanche 5 Septembre.
Samedi, nous passons essentiellement la journée sur la route (et sur l’eau), sous un ciel bleu, dans les mêmes paysages qui nous ont charmé deux jours auparavant, nous rentrons « à la maison » de La Paz.
Dimanche, nous partons tous les 8 découvrir la ville, enfin une partie assez pittoresque, avec son marché aux sorcières où se mêlent aux souvenirs, grigris, herbes, décoctions et fœtus de lamas et alpagas séchés…pour quelle magie, on ne posera pas la question. Puis plus loin des allées piétonnes étroites, dangereusement abruptes, où de chaque côté des étales proposent vêtements, chaussures, jouets, souvenirs à des prix imbattables. Puis vient le tour du quartier « quincaillerie » avec ses néons et luminaires éclairant chichement la rue, des boites de clous, vis, joints à même le sol, des prises, rallonges, câbles, matériels et matériaux dans un bric à brac de boutiques et marchands ambulants… Alors que nous sommes séduit par cette ambiance pleine de vie des artisans et marchands en activité, nous sommes soudainement surpris par les danses et chants d’un défilé folklorique! Nous nous laissons aller au rythme endiablée des danseuses et musiciens…suivis d’une procession religieuse beaucoup plus sobre! Nous finirons en début d’après midi par un déjeuner de SALTENAS (chaussons fourrés à la viande, légumes et fromage) dans une petite gargote, et finirons la journée comme  tous les Dimanches, à cocooner, chez nous, avec notre rituelle livraison de pizza le soir :).

Lundi 6. Nous  louons un 4×4 et partons à l’assaut de la région de SAJAMA, un désert du même nom que le volcan qui le surplombe, le point culminant du pays avec 6542m d’altitude…non, non, non, on ne l’escaladera pas! Les garçons partent à l’aube, heu, enfin, à 8h30, pour nous récupérer un véhicule tout terrain de 8 personnes, qu’on a réussi à dénicher au dernier moment hier, après bien des désistements…cependant, tant qu’on l’a pas en main, il n’y a rien de sûr, mais pas grave on devient les rois de l’impro… Enfin, facile pour les filles et les enfants qui restent à l’hôtel en attendant leurs « génies ». On s’inquiète un peu en voyant la route devant chez nous vite bloquée par une manifestation, mais nos mecs sont géniaux, accompagnés par le loueur, ils déjouent les pièges des manifestants, des policiers trop zélés et nous enlèvent tous les 6 sur leurs chevaux blancs!!! Heu oups, je me suis laissée emporter… Femmes, enfants, bagages embarquent, Mike au volant, Frédo en co-pilote, on part à l’aventure. Première étape, et pas des moindres, sortir de la ville sans abimer la voiture…quoique vu l’état, on peut prendre quelques coups sans qu’il n’y paraisse!!! Après quelques bouchons, dignes d’un Paris aux heures de pointe, entre les COLLECTIVOS bondés, les klaxonnes des impatients et le ballet surprenant d’agents de la circulation déguisés en zèbres et ânes (non j’ai pas bu, j’ai même la preuve en photo!), nous poursuivons dans la banlieue de la ville, longeant les maisons de briques puis d’adobe, toujours avec le même air de maisons inachevées, laissées à l’abandon, peut être parce qu’elles ne sont pas enduites, peintes, qu’il n’y aucun jardin arboré, mais souvent un amas de bric et de broc tout autour… Nous sommes ébahis par la marée humaine des marchands qui s’est emparée des trottoirs aux abords de la ville, s’enfonçant même loin dans la banlieue. Un marché folklorique si vivant, où il est impossible que le plus exigeant des clients ne trouve pas son bonheur!
Nous nous enfonçons dans la campagne. A l’appel de nos estomacs, nous nous arrêtons dans un village de bord de route pour déjeuner dans une bicoque : poulet-frites, vu l’endroit, on ne prendra pas de risque…et de toute façon il n’y a que ça au menu! Juste le temps de s’étonner de voir un motard, crânant dans son imitation d’Easy Rider version « tape à l’oeil », si loin de toute civilisation moderne, et nous repartons! Nous traversons la vallée désertique, entourés de montagnes sèches où broutent quelques lamas et moutons, nous faisant courser par des chiens au passage de quelques fermes isolées…nous avons quitté la route, nous enfonçant sur un chemin pointant vers l’immense volcan au loin, nous sommes désormais en plein « no mans land » avec comme principale compagne la poussière.
Nous arrivons soudainement au village SAJAMA, une surprise! Si petit, si loin d’une station touristique, si loin de tout, si loin… On s’attend soudainement au pire quant aux deux nuits prévues ici!!! Cependant, une charmante dame, rencontrée par les garçons à l’entrée du village nous oriente vers un hostal où nous aurons le plaisir de nous dégoter 2 chambres sous forme de huttes, lits en pierre mais matelas confortables, des couvertures à profusion en prévision de la nuit glaciale, des peintures fraiches, la notre sent un peu l’essence, mais vu le prix et les alentours, c’est le grand luxe, inespéré! La fin de l’après-midi approche et avec elle le climat change radicalement, passant de chaleureux à glacial! Bien emmitouflé nous tentons tout de même une sortie dans le village, dont nous sortons en quelques mètres pour observer le paysage rude et désertique autour, réchauffé par un cours d’eau fumant…les sources d’eaux chaudes ne sont pas loin…mais ce sera pour demain, malgré la beauté du paysage, il fait trop froid pour s’attarder dehors!
A noter : le plaisir, au diner dans notre modeste hôstal, de rencontrer Loïc, Manuela, Titouan et Nathan, des tourdumondistes français, au début de leur aventure.

Mardi 7. Une journée d’exception. L’impression d’être seul au monde, tous les 8. Une journée sous un ciel parfaitement bleu, aussi chaude que la nuit est froide, à rouler dans l’immensité désertique autour de l’impressionnant volcan SAJAMA, au sommet glacé! Traverser les prairies de poussière à l’herbe grillée, lacérées de crevasses où s’écoule un minuscule court d’eau tiède, où paissent, imperturbables, lamas, ânes et même quelques vigognes! S’enchanter devant les geysers fumants et les cratères d’eau bouillonnante. L’immense joie d’un embourbage dans le sable, à des 10aines de km de toute vie, creuser à la main, combler avec des pierres, sous les encouragements des enfants, Elise à la photo, Frédé au jet de pierre (contrôlé), Mike au saut de singe (pour le plus grand bonheur des enfants) accroché à l’arrière du 4×4 pour faire contre poids et Frédo au volant, pour sortir notre monture du tas de sable!!! Après une petite demi heure de « pause aventure » on reprend joyeusement la route, heu, le chemin… Cette fois-ci, plus de hors piste, promis! Puis le must de la journée, se trouver un trou d’eau chaude, perdu au pied d’une montagne, et prendre notre bain, seul, s’offrir les bienfaits de la nature, mijoter dans la source naturelle, sous le soleil, alors que les nuits sont si froides, perdus dans le désert bolivien : le luxe extrême! Pour le soir, pas de grand diner, c’est LA fête du village, donc les quelques restaurants et cantines de la petite ville sont fermés! On aura ainsi le droit d’être les spectateurs privilégiés d’un défilé de groupes chichement déguisés et habillés, dansant au rythme de l’orchestre local, un spectacle folklorique et une ambiance festive détonnant avec l’aspect endormis du village depuis notre arrivée… Plus tard, dans la nuit noire, nous rentrons « chez nous », laissant les villageois à leur fête qui durera jusqu’au petit matin, et grâce à la gentillesse de notre hôte, qui nous aura préparé deux Thermos d’eau chaude et laissé l’accès à sa « salle de restaurant », ce soir, c’est soupe aux nouilles et biscuits, oui, on peut pas toujours vivre dans le luxe non plus!

Mercredi 8. Nous roulons vers La Paz, toujours des paysages rudes mais plein de charmes autour de nous, des animaux, des scènes de vie d’un autre temps, une bonne complil’ de Mike pour nous accompagner, pour nous faire chanter aussi… Les enfants sont dans leur monde à l’arrière, s’amusant, chahutant, se disputant, et nous, les « grands », nous profitons de notre moment de complicité avec un réel plaisir… Demain, on reprend notre vie à 4. Mais pas de nostalgie, nous sommes chacun heureux de nous retrouver pour un temps en famille, pendant quelques semaines, avant le grand final, tous ensemble, en Afrique!

39 ans à La Isla Del Sol.

Jeudi 2 Septembre.
6h30, tout le monde debout, c’est la rentrée des classes en France, alors par solidarité… Non, je rigole, on a juste un bus qui nous attend, bah oui, être un aventurier ce n’est pas toujours de tout repos…mais ni Lucas, ni Rachel ne se pleignent, même si c’est dur de se lever, ils préfèrent que ce soit pour un bus, un bateau, une île…que pour une journée d’école, et nous, que pour une journée de boulot :)
On laisse le plus gros de nos bagages à l’auberge, juste le sac électro qui ne nous quitte pas, les sacs des enfants avec le minimum vital (DS, livres de jeux et cahiers de dessin pour nos artistes en herbe) et mon sac ventral avec nos 4 duvets et sous vêtements chauds, oui, on part pour LA ISLA DEL SOL, une île sur le LAC TITICACA, à presque 4000 mètres d’altitude, il va peler!
2 heures de bus, 10 minutes de bac sur une embarcation « précaire » (à tel point que Rachel me demande de quel côté il vaut mieux nager si jamais elle coulait!?!), puis encore 1h de bus qui nous amène jusqu’à Copacabana, où nous prendrons notre déjeuner dans une petite gargote sympathique.
La route est longue, mais c’est un bon moyen de découvrir le pays. Nous traversons l’ALTIPLANO, les hauts plateaux des ANDES que se partagent le Pérou, le Chili et la Bolivie. Ils nous offrent de magnifiques paysages arides, de montagnes arrondies, recouvertes de prairies sèches, de buissons rabougris et de quelques cultures en terrasses. Ici les arbres se font rares du fait de l’altitude et du climat extrêmement sec, seuls quelques sapins et eucalyptus nous feront l’honneur de leur présence. Les pentes arrondies ont une allure particulière ici, elles sont comme striées…on apprendra plus tard que se sont les vestiges des murs en pierres délimitant les anciennes cultures en terrasses, mêlés aujourd’hui aux roches naturelles et à la maigre végétation qui donne cet effet original aux pentes montagneuses.
Puis enfin, en début d’AM, nous embarquons sur un modeste bateau en bois, pour 1h30 sur l’eau, sur le fabuleu lac TITICACA, une vaste étendue d’eau douce à plus de 3200m d’altitude, qui s’étend entre îles et côtes arrondies, la CORDILLERA REAL en toile de fond. Plus qu’une beauté naturelle, le lac est le mystique berceau de la civilisation inca, qui aurait vu sortir de ses profondeurs le soleil lui même ainsi que VIRACOCHA, le Dieu créateur…bah quoi, ce n’est pas plus ridicule que n’importe quelle autre croyance… La civilisation inca a ainsi de nombreuses magnifiques histoires qui ne sont pas sans rappeller celles des civilisations grecs et romaines, ainsi, La Isla Del Sol, l’île du soleil, aurait été le berceau des deux premiers incas MANCO CAPAC et sa femme-sœur (!?!) MAMA OCLLO…toutes ces belles histoires ne sont pas sans ajouter du charme à l’endroit… Ça y est, sous le ciel bleu, un soleil éclatant, nous arrivons sur notre île.
Après une bonne journée de voyage, le plus dur reste à faire : grimper en haut de l’île par les escaliers et ruelles abrupts, le souffle coupé par l’altitude (on dépasse les 4000m), chaque pas sur les pierres ou la terre battue est un effort considérable. Heureusement, la vu époustouflante qui s’offre à nous est un prétexte à chaque mètre pour un arrêt photo : l’eau azure du grand lac, le village pittoresque de Yumani accroché à la colline, les pics enneigés des montagnes à l’horizon qui se mêlent aux nuages bas…exceptionnel! Le soleil décline déjà (rappel : la nuit tombe à 18h ici) et on a pas d’hôtel pour les 2 nuits à venir…hé, des vrais aventuriers je vous dis…ceux qui connaissent mon soucis de l’organisation peuvent apprécier le travail accompli pendant ce voyage, on peut presque le dire : je deviens cool! Et puis, on avait aucune raison de s’en faire, en quelques dizaines de minutes, les gars nous trouvent un hôtel, prix et confort correct et surtout une vue imprenable sur le sud-ouest de l’île, dont les pentes descendent dans l’eau en quelques plages isolées, ports de fortune de quelques barques échouées et cultures au raz de l’eau, les montagnes au loin, le lac à perte de vu, le soleil couchant… Un paysage naturel, authentique, magnifique.
Une pause café avec Lauriane, Cecile et Julie, 3 françaises en vacances après un stage pharmacie à Aréquipa, le couché de soleil, un délicieux diner au Manco Kapac, où l’on déguste de l’excellente truite grillée, spécialité de la région, puis un gros dodo pour tous!

VENDREDI 3 SEPTEMBRE. AUJOURD’HUI J’AI 39 ANS!
Réveil par la choral SAC A DOS en pleine forme, émerveillement d’une vue splendide à mon levé, accueil chaleureux de mes amis VISITERLEMONDE.NET, p’tit coup d’oeil rassurant dans la glace (bon, le style baroudeuse n’a rien d’élégant, mais avec le teint hallé ça peut aller) départ pour une journée rando à plus de 4000m d’altitude (un p’tit challenge physique pour me convaincre que je ne suis pas vieille), traversée de l’île épargnée par les touristes, paysages magnifiques tout autour de nous, impression d’être seuls au monde, l’odeur des eucalyptus mêlée à celle des plantes aromatiques, marcher sur la crête des montagnes blondes et brunes, les moutons, ânes et lamas en liberté, la vie de village, le bleu azur de l’eau tout autour de nous, les petites criques, les ruines de Chinkana, un déjeuner presque chez l’habitant dans le village de Challa Pampa, toujours pas un touriste à l’horizon, retour sur l’eau avec Max sous le soleil couchant, un diner très gaie au Manco Kapac, une bougie sur une banane avec un « joyeux anniversaire » entonné dans toutes les langues…
Ma famille et des amis sincères près de moi, des messages affectueux de France…
Une journée exceptionnelle pour mon anniversaire.
Une journée inoubliable.

Un p’tit détour par la Bolivie!

Mardi 31 Août.
Une fois de plus, on met le réveil tôt : 6h! Levé, bouclage des bagages préparés la veille (enfin, ça va vite, après 7 mois, chaque chose a sa place…et oui, je suis une maniaque de l’organisation), petit déjeuner, on règle la note, un p’tit mot sympa, bien mérité, sur le livre d’or, puis en route! On saute dans le taxi à 7h15, moins d’une demi heure après on fait nos démarches (très light) d’enregistrement, puis on attend et on s’envole vers 10h, « By by Pérou », une heure après on arrive « Holà Bolivie », il est 12h à La Paz!
En 15mn de taxi, on se fait déjà une belle idée de LA PAZ : ses maisons et bâtiments de briques nues, qui semblent inachevées, s’étendent à perte de vue le long des montagnes, le bord des routes, grouillant de vie, de vendeurs ambulants de légumes, souvenirs, boissons et autres marchandises, des femmes dont l’habit traditionnel fait penser à celui du Pérou mais se distingue par sa jupe, plus longue, plus ample et qui semble plus courte derrière, puis se chapeau melon tout en hauteur, étroit, qui tient par on ne sait quelle magie, et bien sûr, l’éternel carré de tissu bariolé noué sur la poitrine, servant à porter nouveau né, marchandises ou effets personnel dans le dos! Dépaysement garanti ici!
Très, très agréable surprise en arrivant au ARTHY’S Hostal, si l’entrée qui donne sur un grand boulevard pollué n’inspire pas, une fois entrés, nous nous retrouvons dans un petit havre de paix, frais, clair, propre, confortable… Ça fait du bien! Nous nous installons tous les 8 dans les 3 chambres du dernier étage, une quadruple pour nos amis et 2 doubles pour nous. Sous les suppliques des enfants, nous les laissons s’installer dans leur « suite » et les laissons à leurs jeux de frère et sœur. Les grands s’installent avec ordis et bouquins dans notre petit « salon » privé, avec vue sur les rues pavées, les immeubles défraichis, les allés-venues des passants, des vendeurs itinérants et au loin, la ville qui se prolonge avec ses maisons et petits immeubles de briques nues accrochés aux flans des collines! C’est agréable d’observer l’effervescence de la ville, bien confortablement installés dans notre nouveau  » chez nous ».
Nous n’avons pas envie de bouger mais plutôt de nous reposer, de nous détendre, alors qu’est ce qu’on fait dans des cas comme ça, ben on fait livrer des pizzas : « bonne pioche » excellentes, énormes et pas chers!!! L’après midi sera sous le signe du repos pour les filles et les enfants, pendant que les gars vont en villes s’occuper de récupérer des billets d’avion et de bus, et faire les courses pour que nous prenions notre diner à notre auberge : au menu ce soir, tomate à l’ail, purée de nouille (pas la faute des cuisinières mais de la qualité des pâtes!) puis salade de fruits frais avec yaourt à boire, le tout arrosé de coca et d’une tentative, pas trop catastrophique, pour le vin bolivien.
Nous passons tous une excellente nuit, ça faisait longtemps!!!

Mercredi 1er Septembre.
Heu, les filles et les enfants resterons avec plaisir « glandouiller » à la maison, on aime! Nos hommes courageux iront s’occuper de quelques démarches en ville puis feront les courses pour le diner : légumes pour une bonne ratatouille, poulet, oeufs et une salade de fruit, super équilibré…mais il fallait bien ça après avoir encore craqué pour une livraison de pizza le midi : mais, il faut savoir se faire plaisir, non???