Mercredi 18, Jeudi 19, Vendredi 20 Août.
C’est sous un ciel bleu, sans aucune trace de nuages que nous découvrirons l’agréable ville d’Aréquipa, qui s’étend de façon impressionnante au pied du volcan MISMI et dont les nombreux bâtiments en Silar (pierre volcanique blanche) lui valent le nom de « Ville Blanche ». Notre auberge spartiate, avec ses matelas défoncés et ses douches communes, trop petites, cachées d’un simple rideau et au mince filet d’eau tiède, ne nous offrira pas beaucoup d’intimité et de confort, d’autant plus que pour des raisons de disponibilité et d’économie nous avons pris un dortoir pour tous les 8. Pourtant, nous y seront bien : agréablement accueillis, orientés pour nos visites et nos démarches, une vue imprenable sur les toits du cœur de la ville, prés de la place centrale DE ARMAS, un bon accès net qui nous permet de préparer la suite du voyage (compliqué), nous gagnons notre pari sur la cohabitation!
Nous passerons 3 jours agréables, entre détente à l’auberge, petits restaurants ou cantines typiques pas chers (parfois pas assez chers :)) où nous dégustons les spécialités péruviennes, précédées d’un bon PISCO SOUR ou accompagné d’un bon vin chilien, goûtons aussi l’INKA COLA le Coca Cola local, jaune au goût de malabar, heu, ils ont le mérite d’avoir essayé. Petit plaisir d’une crêperie bretonne et de poulet-frites (la pomme de terre est reine dans le pays et le poulet le suis de près) pour varier les plaisirs et toujours une pizza et des pâtes pour se rappeler la maison (surtout les enfants). Nous apprivoisons la ville, à 2, à 4, à 8, au fur et à mesure des rues, des places, des édifices, des passants, des marchands ambulants, des petits marchés, musés, expositions… Comme tant de fois avant, nous nous immergeons et nous découvrons une autre vie, un autre monde, un autre pays. Nous nous adaptons de plus en plus vite, de plus en plus facilement, le changement est notre quotidien. A noter la sortie Rafting des garçons,  vraisemblablement un très bon moment pour nos sportifs, mais à l’heure de la « mise sous presse » nous ne savons toujours pas pourquoi Frédo est le seul à être tombé à l’eau : maladresse de sa part ou bousculade semi-involontaire de son compagnons Mikaël?!?

Samedi 21 et Dimanche 22 Août.
Nous partons en tour organisé dans la vallée de COLCA tous les 8. Nos expériences en la matière n’ont pas toujours été une réussite, nous nous rappelons bien de notre déception lors de notre tour à la baie d’Allong, mais nous n’avons pas trop le choix : louer une voiture et y allez seuls est trop hasardeux (état des routes, pauvreté des indications routières), prendre un taxi : trop chers, réserver un hôtel : résultat incertain, on joue donc la carte de la sécurité et de la tranquillité, on prend un tour auprès de notre hôte. Il fait beau, le ciel est d’un bleu parfait, plus ou moins bien installés dans notre bus cahotant, chiquant de la feuille de coca (bonbons et sucettes pour les enfants) pour nous éviter le mal de l’altitude, nous quittons les paysages urbains, pour une campagne aride, des montagnes rocailleuses, des villages pittoresques aux maisons colorées et aux ruelles étroites, une population aux habits traditionnels : des femmes aux robes rebondis, aux chapeaux colorés laissant seulement échapper deux longues nattes nouées, des hommes aux ponchos sombres, des enfants aux joues brulées, au nez coulant, courant après un chien, nous saluant frénétiquement tout souriant… Les images qui s’offrent à nous ne sont pas sans nous rappeler les campagnes de chez nous, du temps de nos grands parents… Nous nous plions aux arrêts minutés sans trop de contrainte, nous marchandons quelques bonnets, gants et souvenirs sur les petits marchés (au naturel malheureusement pervertis par le tourisme), observons avec plaisir lamas, ânes et alpagas, traversons le parc des SALINAS, une oasis marécageuse au milieu des montagnes sèches, jetons un œil dans le fond du canyon DEL COTAHUASI (le plus profond du monde avec 3341m de profondeur et pourtant, moins impressionnant que le grand canyon américain 2 fois moins profond, enfin c’est notre avis, à vous de voir), croisons quelques collectivos (bus locaux) bondés et trop de bus à touriste (!!!) et nous repérons aussi des blocs de glace, incongrus dans ce paysage terreux, pourtant c’est vrai qu’il fait froid dehors : l’altitude! Nous grimperons jusqu’à 4900 mètres, échappant au mal de l’altitude (qui peut se révéler très dangereux) avec juste quelques névralgies, souffles courts et étourdissements au point culminant, où nous nous arrêterons pour faire notre cairn (petite tour de cailloux), nous aussi, comme tant d’autre, marquant ainsi notre passage! Puis, pour notre plus grand plaisir, du haut du CANYON DEL COLCA, nous observerons la ronde de quelques condors, avec nos yeux émerveillés, le plus grand des rapaces, majestueux, s’envole devant nous. Même si nous sommes au milieux de trop de touriste, la magie opère, nous sommes sous le charme, heureux de se sentiment que nous ressentons, ce plaisir, cette émotion, ce grand frisson qui ne prévient pas, qui ne se commande pas, il surgit, éphémère, et se grave dans nos mémoires.
A noter aussi : Une fois de plus, la rusticité de notre hôtel à CHIVAY: température ambiante et eau glacée, couvre lit en satin fleuri, peinture écaillée, il ne manque rien!!! Le retour des tuktuk version péruvienne. Le plaisir d’une pause dans les sources d’eau chaudes à la sortie de la ville.

Lundi 23 Août.
De retour à Aréquipa, c’est grasse mat…enfin, à 8 dans une chambre, dés que l’un d’entre nous est réveillé, les autres ne tardent pas à suivre! Mais on ne se plaint pas, la cohabitation à 8 aura été une épreuve réussie, et même plutôt sympa…alors qu’il était légitime de se poser la question. S’il n’est pas toujours facile de cohabiter dans un espace réduit avec sa famille, de se supporter, de préserver un minimum d’intimité, la question pouvait se poser pour un dortoir de 8 partagé avec nos amis pendant 4 nuits, et bien tout le monde a mis du sien pour que ce ne soit pas galère et ça a bien marché puisque nous sommes toujours amis, sans compter quelques bons fous rire… Mais il y a des choses qui ne se racontent pas dans un blog :) (en tout cas pas dans le mien…on est encore en négociation avec les VISITERLEMONDE.NET).
Une fois de plus nous bouclons nos bagages, Check out à 11h, notre hôte sympa nous permet de laisser nos bagages dans la chambre jusqu’au soir et d’utiliser les parties communes, nous squattons donc le balcon pour un bon p’tit dèj puis nous partons tous en balade dans la ville jusqu’au monastère de SANTA CATALINA. Il fait beau, chaud et c’est un véritable plaisir de se perdre dans les dédales d’alcôves, placettes, couloirs de cette véritable petite « ville dans la ville ». Plus touchés par l’architecture mêlant les styles espagnols et indiens, tout à la fois épuré et coloré, nous prenons le temps aussi de nous imprégner des témoignages de la vie passée des femmes qui se sont retirées ici pour dédier leur vie à Dieu, nous en profitons pour une initiation théologique (heu, un peu prétentieux peut-être) des enfants qui se montrent des élèves particulièrement intéressés, puis nous lançons dans quelques réflexions intéressantes entre adultes (privé : chacun ses convictions). Un p’tit poulet-frites tardif pour le déjeuner puis fin de l’AM au backpacker. 6h29 le taxi arrive, direction la gare routière pour une nuit en bus, direction CUZCO!