Notre séjour à Beppu se résumera assez vite : Ryokan, Onsen, balade dans la « fraicheur » du bord de mer… Lucas et Rachel s’amusent bien en s’inventant des jeux à eux deux et nous, les grands, nous occupons notre temps entre blog (notre retard ne cesse de se creuser et ça râle en France), lecture, et préparatifs de la suite de notre voyage…

Hier, nous avons pris notre deuxième bain : cadre différent, mais même chaleur, même bien être, même plaisir… les enfants s’amusent de leur courage à vaincre la chaleur pour s’immerger dans l’eau, puis ensuite, ils sortent rapidement pour jouer avec les bacs… Nous avons profité d’une éclaircie dans le ciel p1030090gris pour aller nous balader près de la mer. Sur le petit port, nous avons rencontré un pêcheur qui a engagé la conversation en anglais tout en démêlant ses filets… Nous avons parlé du Tsunami consécutif au tremblement de terre du Chili, la veille une vague d’un mètre a touché les côtes de Beppu sans dommages alors que plus au nord la vague d’1m30 a causé plus de dégât faisant même des victimes. En France, nous avons appris par nos proches qu’il y avait eu une tempête importante et en regardant les informations sur le net le soir, nous mesurons l’étendue des dégâts : des villes ravagées et des dizaines de victimes en Vendéen, ce n’est pas sans émotion que nous regardons les images de notre région meurtrie, le remblai des sables d’Olonne détruit, des bateaux enchevêtrés à Port Olona, même port Bourgenay a été touché, épargnant heureusement notre ID Fix.

Aujourd’hui, même programme. Après une balade en ville sous la pluie, nous abandonnons l’idée d’aller faire les « Enfers » de Beppu : des Onsens naturels particuliers* du fait de leur nature, de leur couleur ou de leur texture, dont la ville a fait de véritables parcs d’attraction, payants bien sûr. *boue bouillonnante, eau rouge… En rentrant, je me laisse tenter par un « bain de sable » dans un Onsen très réputé, près de chez nous : le TAKEGAWARA. Un moment exceptionnel. Frédo m’accompagne à l’accueil pour être sûr que je comprenne bien la marche à suivre (bah oui, vaut mieux être 2 pour le langage des signes)… puis il me laisse pour mon petit moment à moi. Le bâtiment est impressionnant, il ressemble à un grand entrepôt en poutre de bois noir et aux grandes verrières dépolie. J’attends dans un large hall, très haut, réchauffé par un poêle à bois auprès duquel p1030096j’attends que l’on vienne me chercher en observant autour de moi : le salon japonnais sur une estrade derrière, la grande table de bois où 3 jeunes garçons discutent en riant, la femme de l’accueil qui renseigne et inscrit les amateurs d’onsen, 2 sportifs qui partent en remerciant une personne qui semble travailler ici, un masseur peut être…. me voilà comme Rachel, à m’inventer des histoires… La dame de l’accueil me parle, je n’y comprend bien sûr rien, elle me sourit et me guide vers une série de marche, puis une série de rideaux et portes coulissantes. J’entre. Une femme m’attend, souriante elle aussi, elle m’explique avec des gestes et 2/3 mots d’anglais que je dois me déshabiller et enfiler un kimono. Je laisse mes affaires de randonnée dans un compartiment en bois et me glisse par une porte coulissante, derrière un grand bac en pierre d’eau bouillante. Là, une bonne soixantaine de m2 de sable noir fumant, séparé en deux par une allée en bois, je m’y faufile et rejoins deux femmes qui semblent m’attendre. Elles me parlent, je crois comprendre qu’il faut que j’enlève mon kimono, je commence a m’exécuter, elle m’en empêche aussitôt en riant, me le remettant bien comme il faut… ha, il faut que je le garde! Nous rions toutes les 3 quand je comprend que la 2ème partie de sable à côté est celle réservée aux hommes… pffff… heureusement que je suis seule là… Je m’allonge dans le creux qui m’attend puis, me laisse ensevelir. D’un geste adroit, l’une des femmes fait glisser sur moi le sable noir avec une sorte de large bêche en bois. Pas d’angoisse d’être enterrée vivante, mais un réel sentiment de bien être et un moment de relaxation qui n’est pas sans me rappeler ceux des hammams. Je suis bien, au chaud, je ferme les yeux, je me laisse aller, je me détend. Ce n’est qu’une bonne dizaine de minutes après que je serai sortie de ma torpeur par les deux femmes qui m’aident à me relever et me guide vers le coin bain. Je les remercie chaleureusement, puis vais à la chasse aux grains de sable avec un bonne douche chaude… Je n’ai pas de mal ensuite à me glisser dans l’eau bouillante de l’onsen… je continue de me détendre un bon moment.. avant de sortir, écarlate. Savonnage, rinçage au bac d’eau froide… ça revigore! Puis, abandonnant cette agréable parenthèse au féminin, j’enfile ma tenue de baroudeuse pour rejoindre ma famille et leur faire un compte rendu détaillé de mon inoubliable expérience…

A noter : Il est parfois difficile d’être loin, quand il se passe en France des choses importantes… Une forte pensée pour Papa qui vient de perdre son grand frère…