Japon

Japon – Notre bilan

Même si notre séjour au Japon a été très court (au regard de notre périple), nous ne sommes pas déçus, bien loin de là : le Japon a tenu ses promesses : enchanteur. La neige, le froid et la fatigue n’auront pas eu raison des charmes du pays et de ses adorables habitants.

Nous avons aimé :

- L’ambiance sereine du pays, le sentiment de sécurité partout ;

- le soucis d’ordre, de propreté et de respect en tous lieux ;

- les Auberges K’S HOUSE où nous pouvions être « chez nous » (pour manger notamment) ;

- la cuisine nippone : jamais aucune mauvaise surprise ;

- la frénésie de TOKYO ;

- la traditionnelle KYOTO ;

- nos amis les daims ;

- évoluer entre passé et future ;

- notre nouvelle organisation : les grands se baladent en amoureux, pendant que les enfants restent tranquilles « à la maison » ;

- nos rencontres et notre dernière soirée franco-japonaise.

Nous avons moins aimé :

- Le temps maussade ;

- le coût de la vie (modéré cependant rapport à nos prévisions).

Nous avons détesté :

-… heu… rien!

Bilan :

Le Japon nous a offert une autre image de l’Asie. C’est un pays plein de contradiction, à la fois à la pointe du modernisme, berceau d’une technologie de pointe et en même temps attaché plus qu’ailleurs à ses traditions, son histoire, ses racines. Ici on navigue sans cesse entre le future et le passé, entre les pagodes d’un autre temps et les buildings « design », les habits traditionnels et les tenues les plus excentriques, leur pudeur et leur Onsen publique, la frénésie tokioïde et la quiétude des temples de Kyoto… Cependant, partout, le même soucis de l’hygiène, de l’ordre, du respect, du bien être de l’autre… Nous avons eu la chance de partager quelques moments avec des japonnais, jeunes et moins jeunes, modernes ou emprunt de tradition, tous nous on offert le même sourire, le même respect. Oui, malgré le mauvais temps et notre court séjour, nous avons profondément aimé être au Japon, nous espérons bien y revenir un jour, il nous reste tant à découvrir encore…

« Sayònara »

p1030213Réveil difficile… trop tôt après un couché tardif… mais même si notre avion n’est qu’à 21h30 ce soir, le chek-out de la chambre est à 11h, il nous faut refaire nos sacs et finir les lessives avant cela. Hier, j’ai nettoyées à fond nos chaussures et les coupes vents car en Nouvelles Zélande le contrôle sanitaire est renforcé, pour éviter que les touristes ne modifient la flore de l’île, en apportant des germes ou graines de nouvelles plantes ou en transmettant des maladies… Les vêtements et chaussures de randonnée sont en général l’objet de toute l’attention des douaniers, nous ne voudrions pas finir notre voyage pieds nus.
p103021411h, tout est prêt! Nous nous installons pour notre dernier petit dèj’ ici et retrouvons avec plaisir une partie de nos amis d’hier, sauf Chio qui nous manque déjà mais qui nous avait fait ses adieux hier soir car elle ne travaillait pas ici aujourd’hui. C’est en leur compagnie que nous passerons la plus grande partie de la journée entre thé, grignotage, ordi et film… Frédo bravera la pluie et le froid pour un dernier tour à… AKIHABARA… bah oui, c’est son petit plaisir… il en reviendra tout heureux 2 petites heures après avec un disque dur supplémentaire (on manque déjà de place pour les photo et film… après seulement 2 mois…. on est pas à la fin!) et un objectif. Avec les enfants, moins téméraires et dépensiers :), nous profiterons d’une éclaircie pour aller faire un tour du côté des rues commerçantes de NAKAMISE-DORI à quelques rues de notre guest-house, nous y feront quelques emplettes dans un 100 YEN SHOP (tout à 100 yen, la « foirefoup1030223ille » japonaise) et contemplerons le temple SENSO-JI… très rapidement, car somme rattrapés par la pluie.
17h, nous partons sous les « au-revoir » chaleureux de tous nos amis, pas de larmes mais une grosse émotion pour tous… Après un transfert en métro, nous voici une dernière fois bien installés dans un train JR qui nous déposera à l’aéroport de Narita d’ici une heure.
Il fait nuit, la pluie coule le long des vitres… derrière, les lumières de la ville, les buildings de bureaux et de grands magasins, ainsi que les hauts immeubles d’habitation sont autant de tours lumineuses dressées majestueusement dans la nuit noir… nous remarquons avec un sourire 2/3 enseignes indiquant des Pachinkos, ses salles de jeux bruyantes, typiques du pays, qui ressemblent à des casinos où les pièces des bandits mancho auraient laissés la place à des billes… Nos cœurs se serrent, nous quittons la ville et le pays à regret… ces deux semaines ont vraiment été un plaisir, un bonheur même, sentiment que nous partageons tous les quatre. Même si, comme nous le fait remarquer Lucas, nous avions commencé notre séjour ici dans un climat tendu, fatigués et donc énervés et peu patients les uns avec les autres, chaque jour passé ici a été une bonne journée : le zen local nous a envahi. Il reste que nous ne sommes pas triste, car heureux de bientôt commencer une nouvelle étape en NZ : la vie en camping car et aussi, nous l’espérons, le retour à la vie dehors, sous le soleil, nous en avons tous besoin… Difficile pour Lucas et Rachel de devoir se tenir sage, calme et pas trop bruyant dans les hôtels ou au cours des visites. On a besoin d’espace.
Le train va arriver… un dernier regard dehors… SAYÒNARA…

A noter : Après deux mois au loin, on mesure l’importance et le plaisir des échanges via le net avec nos familles et nos amis. Skype nous permet de voir et d’être vu de nos parents presque toutes les semaines et grâce à la messagerie nous suivons la vie de chacun, nous gardons le contact, nous ne nous sentons pas seul au loin et nous rions pas mal aussi. Merci à tous. Un merci spécial aujourd’hui à Sonia et à son mini blog sur les « joies du monde du travail »… hilarant.

Retour à Tokyo.

p1030191Ce matin, levé 9h, sac, petit dèj… et nous voici repartis, à pied sous la pluie fine… le temps est gris, mais l’humeur au beau fixe : ça ne s’explique pas. Pourtant, rien de réjouissant au programme de la journée, principalement du train pour rejoindre la capitale, ensuite des lessives pour moi, un dernier tour à AKIHABARA pour Frédo (au cas où il trouverait un truc à acheter!?!)… Nous irons sûrement faire une balade demain, en attendant de partir le soir vers l’aéroport, direction la Nouvelle Zélande… Nous n’aurons plus notre chambre et même si nous pouvons rester dans le confortable séjour, cela manque d’intimité p1030192au bout d’un certain temps… Pour l’heure, bien installés dans notre Train JR, nous filons vers Tokyo, regardant une dernière fois les paysages défiler sous la pluie…

Nous sommes heureux de retrouver notre K’S house de Tokyo, surtout que les membres du staff nous accueillent très chaleureusement et que nous y retrouvons nos amis français, Tikidé et Jamel, rencontrés ici au début de notre séjour et croisés au K’S de Kyoto… Nous prenons notre chambre familiale, puis je descend pour un massage tchatsu, tonique, mais finalement bon pour mon cou et mon dos qui commencent à se ressentir du poids des sacs à dos (là je parle des vrais sacs… je supporte encore mari et enfants après 2 mois :)). Frédo se laissera aussi tenter par l’expérience et appréciera grandement (vous aller voir que je vais devoir m’y coller tous les soirs!!!). Nous finissons la journée par une agréable soirée : avec nos amis français nous nous sommes joint aux membres du staff : Tuna, Mai, Néo, Bungo et Chio ainsi qu’à Grégory, un jeune prof français en vadrouille. p1030204Entre cuisine, vins et discussions, nous avons partagés un moment franco-japonais très riche et très chaleureux, apprenant les uns et les autres sur nos cultures, nos langues et nos vies personnelles… Nous aurons enfin un début de réponse à notre question sur les animaux en pierre : ils sont une représentation religieuse d’une vie harmonieuse, quant au bavoir, ce serait pour les préparer aux offrandes… à creuser quand même!!! Et le must : on se demande tous pourquoi les japonais mettent leurs doigts en signe de V sur les photos : ce serait un américain débarquant pour faire des « affaires » qui aurait fait ce signe de paix devant les photographes, en mettant les pieds sur le sol japonais à la fin de la 2ème guerre mondiale… Un peu de culture ça fait pas de mal :)

Nara, 2 mois autour du Monde

dsc_0206Jeudi, nous arrivons à Nara en fin d’après midi, après une longue journée de trajet et surtout beaucoup de changement (Beppu-Fukukoa-Osaka_ Kyoto-Nara)… Mais même si ce n’était pas de tout repos, le bon enchainement des trains nous a évité une trop longue attente sur les quais et la bonne organisation japonaise nous a éviter de nous perdre. Nous logeons pour 2 nuits à l’UGAYA guest house. Nous sommes aux premiers abords un peu contrariés par l’accueil impersonnel de notre hôte et par le manque de lumière et d’intimité de notre chambre japonaise (séparée de la chambre d’à côté par une simple porte coulissante vitrée et un rideau)… mais très vitre cet impression s’estompe et nous trouvons nos marques dans ce nouveau logis finalement très sympathique.

Aujourd’hui nous avons passé notre journée dans la parc de Nara : NARA KOEN. Une mauvaise orientation de ma part au début dsc00592aura l’avantage ensuite de nous faire parcourir les petites ruelles de la ville, nous permettant ainsi, une fois de plus, de nous faire une idée de la vie de Mr et Mme Tout-le-monde. Au cours de notre balade, nous prenons conscience qu’il nous reste plein de chose à apprendre du Japon, de la culture et de la vie contemporaine japonaise… (le pourquoi notamment des ces animaux en pierre drapés d’un sorte de bavoir pour nourrisson) mais nous ne sommes pas frustrés… en 15 jours nous avons vu tellement de belles images du japon, nous avons ressentis tellement de bien être… Nous aimons vraiment ce pays, nous serons triste de quitter l’île après demain, même si nous serons de poursuivre avec de nouvelles aventures… et puis, nous avons déjà envie de revenir. Mais pour l’heure, un petit résumé de notre après midi : dsc_0198simple : des daims, des daims et encore des daims. Rachel n’a presque plus peur et Lucas, continue de faire son dresseur de daims, il faut l’avouer, avec succès. Avant d’arriver au parc, nous avons croisé un petit plan d’eau où nous avons pu admirer des tortues… certaines se débattant dans l’eau comme si elles allaient se noyer, d’autres, immobiles, le nez au vent… Nous avons flâné le reste de l’après midi dans le parc aux daims, admirant les temples et sanctuaires, les jardins et les ruisseaux en cascades… nous sommes arrivés devant le temple Todai-Ji alors qu’il fermait, nous ne verrons dons pas son impressionnant DAIBUTSU (grand boudha)… mais de toute façon les enfants avaient leur compte de visite. Le soleil décline, nous prenons donc le chemin du retour. Nous notons que le printemps s’installe et comme pour nous offrir un dernier sourire avant notre départ, notre route nous amènera devant de magnifiques cerisiers en fleurs, une emblème du Japon que nous contemplons avec plaisir… ils sont effectivement magnifiques.

A noter : notre retard se creuse sur le blog… cela nous contrarie, mais difficile de le tenir à jour, cela demande du temps et on en passe beaucoup à visiter le pays et puis, nous essayons de nous tenir au but de ce voyage : prendre du temps pour notre famille. Cependant, le blog reste notre principal lien avec famille et amis en France, alors, nous essayons, sincèrement de le faire avancer… A suivre :)

Entre le froid et le chaud à Beppu

Notre séjour à Beppu se résumera assez vite : Ryokan, Onsen, balade dans la « fraicheur » du bord de mer… Lucas et Rachel s’amusent bien en s’inventant des jeux à eux deux et nous, les grands, nous occupons notre temps entre blog (notre retard ne cesse de se creuser et ça râle en France), lecture, et préparatifs de la suite de notre voyage…

Hier, nous avons pris notre deuxième bain : cadre différent, mais même chaleur, même bien être, même plaisir… les enfants s’amusent de leur courage à vaincre la chaleur pour s’immerger dans l’eau, puis ensuite, ils sortent rapidement pour jouer avec les bacs… Nous avons profité d’une éclaircie dans le ciel p1030090gris pour aller nous balader près de la mer. Sur le petit port, nous avons rencontré un pêcheur qui a engagé la conversation en anglais tout en démêlant ses filets… Nous avons parlé du Tsunami consécutif au tremblement de terre du Chili, la veille une vague d’un mètre a touché les côtes de Beppu sans dommages alors que plus au nord la vague d’1m30 a causé plus de dégât faisant même des victimes. En France, nous avons appris par nos proches qu’il y avait eu une tempête importante et en regardant les informations sur le net le soir, nous mesurons l’étendue des dégâts : des villes ravagées et des dizaines de victimes en Vendéen, ce n’est pas sans émotion que nous regardons les images de notre région meurtrie, le remblai des sables d’Olonne détruit, des bateaux enchevêtrés à Port Olona, même port Bourgenay a été touché, épargnant heureusement notre ID Fix.

Aujourd’hui, même programme. Après une balade en ville sous la pluie, nous abandonnons l’idée d’aller faire les « Enfers » de Beppu : des Onsens naturels particuliers* du fait de leur nature, de leur couleur ou de leur texture, dont la ville a fait de véritables parcs d’attraction, payants bien sûr. *boue bouillonnante, eau rouge… En rentrant, je me laisse tenter par un « bain de sable » dans un Onsen très réputé, près de chez nous : le TAKEGAWARA. Un moment exceptionnel. Frédo m’accompagne à l’accueil pour être sûr que je comprenne bien la marche à suivre (bah oui, vaut mieux être 2 pour le langage des signes)… puis il me laisse pour mon petit moment à moi. Le bâtiment est impressionnant, il ressemble à un grand entrepôt en poutre de bois noir et aux grandes verrières dépolie. J’attends dans un large hall, très haut, réchauffé par un poêle à bois auprès duquel p1030096j’attends que l’on vienne me chercher en observant autour de moi : le salon japonnais sur une estrade derrière, la grande table de bois où 3 jeunes garçons discutent en riant, la femme de l’accueil qui renseigne et inscrit les amateurs d’onsen, 2 sportifs qui partent en remerciant une personne qui semble travailler ici, un masseur peut être…. me voilà comme Rachel, à m’inventer des histoires… La dame de l’accueil me parle, je n’y comprend bien sûr rien, elle me sourit et me guide vers une série de marche, puis une série de rideaux et portes coulissantes. J’entre. Une femme m’attend, souriante elle aussi, elle m’explique avec des gestes et 2/3 mots d’anglais que je dois me déshabiller et enfiler un kimono. Je laisse mes affaires de randonnée dans un compartiment en bois et me glisse par une porte coulissante, derrière un grand bac en pierre d’eau bouillante. Là, une bonne soixantaine de m2 de sable noir fumant, séparé en deux par une allée en bois, je m’y faufile et rejoins deux femmes qui semblent m’attendre. Elles me parlent, je crois comprendre qu’il faut que j’enlève mon kimono, je commence a m’exécuter, elle m’en empêche aussitôt en riant, me le remettant bien comme il faut… ha, il faut que je le garde! Nous rions toutes les 3 quand je comprend que la 2ème partie de sable à côté est celle réservée aux hommes… pffff… heureusement que je suis seule là… Je m’allonge dans le creux qui m’attend puis, me laisse ensevelir. D’un geste adroit, l’une des femmes fait glisser sur moi le sable noir avec une sorte de large bêche en bois. Pas d’angoisse d’être enterrée vivante, mais un réel sentiment de bien être et un moment de relaxation qui n’est pas sans me rappeler ceux des hammams. Je suis bien, au chaud, je ferme les yeux, je me laisse aller, je me détend. Ce n’est qu’une bonne dizaine de minutes après que je serai sortie de ma torpeur par les deux femmes qui m’aident à me relever et me guide vers le coin bain. Je les remercie chaleureusement, puis vais à la chasse aux grains de sable avec un bonne douche chaude… Je n’ai pas de mal ensuite à me glisser dans l’eau bouillante de l’onsen… je continue de me détendre un bon moment.. avant de sortir, écarlate. Savonnage, rinçage au bac d’eau froide… ça revigore! Puis, abandonnant cette agréable parenthèse au féminin, j’enfile ma tenue de baroudeuse pour rejoindre ma famille et leur faire un compte rendu détaillé de mon inoubliable expérience…

A noter : Il est parfois difficile d’être loin, quand il se passe en France des choses importantes… Une forte pensée pour Papa qui vient de perdre son grand frère…

Un Onsen à Beppu

8h30, nous quittons le K’S housse de Hiroshima direction la station JR de la ville. Les sacs semblent peser des tonnes, même si depuis notre arrivée au Japon nos 2 sacs noirs sont sur roulettes (Frédo a réussi à trouver des sortes de cadis à l’aéroport de Tokyo)… Il faudrait peut être que je pense à faire le ménage dans tous les souvenirs que j’entasse… 9h30, le train part en direction de Beppu, station balnéaire située sur l’île du sud du Japon KYUSHU. La spécialité locale : les ONSENS, des bains alimentés par des sources d’eau chaudes naturelles. Nous sommes d’autant plus impatient d’y « goûter » que nous partons sous un ciel gris et que très vite c’est sous la pluie que nous nous enfonçons dans le pays. C’est toujours avec plaisir que nous voyageons en train, bien installés, nous nous reposons en regardant défiler les paysages du Japon : les campagnes vertes où nous retrouvons parfois les cultures en escalier de SAPA, les montagnes arrondies, les villes dont nous surplombons souvent les toits…

p1020994Nous arrivons à destination vers midi et décidons de déjeuner dans la grande galerie de la station. Nous arrêtons notre choix sur un stand qui à l’air bien appétissant : une jeune fille retourne un drôle de mélange sur une grande plaque creusée de petites coupes… entre boule de crêpes ou d’omelettes, avec des morceaux de calamar…on ne sait pas vraiment ce qu’il y a dedans… mais ça sent bon… allez on se lance, ce sera « jumbo takoyadi cheese » pour ce midi! On montre du doigt ce que l’on veut, on paie, on regarde la jeune demoiselle tourner les tendres petites boulettes dans du fromage fondu, les mettre dans notre boîte, on s’assoit et on mange : c’est délicieux! Certe, ce n’est sûrement pas ce qu’il y a de plus équilibré comme repas, mais c’est drôlement bon. Une charmante petite dame nous offrira notre dessert : elle placera sur notre table des pâtisseries à base de pâte de riz et sans autre formalité qu’un charmant sourire, s’en retournera finir son thé avec ses amies… on est conquis et repus! Nous reste plus qu’à marcher jusqu’à notre RYOKAN* pour digérer. * hôtel traditionnel.

p1030026La ville de Beppu n’a rien de séduisant d’un premier abord, il faudra se perdre plus tard dans ses minuscules ruelles pour lui trouver du charme. Nous avons du mal à trouver notre logis, nous nous perdons un peu sous la pluie…. mais une fois trouvé, nous sommes une fois de plus charmés : l’accueil feutré et chaleureux de notre hôte, la réservation d’une heure d’onsen privé pour plus tard dans l’après midi, l’arrivée dans notre spacieuse suite : grande chambre avec tatamis, large table basse avec ses confortables coussins et son service à thé trônant au milieu, une grande baie vitré avec vu sur la mer au loin, devant, sur du vieux parquet lustré, une petite table et ses deux fauteuils en bois, le coin toilette avec bain, les portes coulissantes, les femmes qui viennent nous faire nos lits, se mettant à genou en entrant…médusés, nous observons leur cérémonial… elles sourient gentiment… et nous… on ne sait plus dans qu’elle époque on est…

p1030007A peine le temps de s’extasier sur notre nouvelle maison qu’il est déjà 16h : l’heure du bain! Frédo nous a vraiment déniché la perle rare : un ryokan avec 3 onsens publiques, qu’en temps qu’ »invité » nous avons le droit de privatiser une heure par jour pour notre famille… comptez sur nous, dés notre arrivé on a réservé une heure pour tous les jours… il faut dire que les bains, on y va nu, et tout nu devant monsieur et madame tout le monde, bah… non merci, on est un peu timide :)

Nous descendons dans le hall, notre hôte nous guide vers notre onsen et nous laisse tout les 4. L’endroit est frais, le plafond consistant principalement en un vaste treillis, nous protégeant de la pluie et nous cachant de la nuit qui commence à tomber… mais les vapeurs chaudes du bain nous enveloppent déjà, nous avançons dans l’entrée où les banc en bois p1020998attendent nos vêtements et continuons dans la pièce dallée de pierres claires avec sa petite piscine de faïence bleu dont l’eau fumante est entre 40 et 50°… on ouvre le robinet d’eau froide pour les enfants et après un long, long…. long moment, nous sommes enfin installés tous les 4 dans notre bain… Nous nous prélassons, détendu, ramollis… nous cuisons à feu doux, sous la musique du ruissèlement de la source, tous les 4 envahis par un agréable sentiment de bien être physique… C’est une expérience unique qui nous réunis tous les quatre, la famille est unanime, elle adore ce moment partagé… Nous sommes bien, heureux… mais malgré ce bien être, nous n’avons aucun mal à nous sortir du bain bouillant au bout de 40mn pour passer au coin douche : petit banc et petit bac nous attendent (pour le plus grand plaisir des enfants qui y font leur cuisine) nous nous savonnons aux savons noir et au thé vert, rinçage avec les bacs à l’eau fraiche… ça réveille, mais cela ne nous sort pas de notre torpeur….

Détendus, nous fonctionnerons au ralenti jusqu’à notre couché. Avec Frédo nous irons faire une balade dans la fraicheur du soir, pour admirer la mer et pour quelques courses dans un « vrai » super marché (le YOU&ME) où nous feront le plein de bento* et de pâtisseries japonaises pour notre séjour… *C’est souvent la surprise en ouvrant la boite, mais rarement de déception. Rentrons, dinons et après un agréable moment de folie où notre chambre sera témoin d’un concert extraordinaire de la famille sac à dos (dommage pour vous, c’était une représentation unique!!!) nous nous endormirons, comme des bébés, cuit à point…

Le tori de Miyajima

dsc00529Aujourd’hui passons la journée à MIYAJIMA, une île à une demi heure de train et 15 mn de ferry d’Hiroshima. Le nom de l’île ne vous dit peut être rien, mais son tori rouge flottant, l’une des icônes du Japon, ne peut pas vous être inconnu! Nous partons de bonne heure, sous le soleil et passerons une journée bien agréable sur l’île. Dés notre arrivée, sommes accueillis par des daims sur la petite place du village. Allongés ou se baladant, les animaux sont habitués aux touristes et ne sont pas farouches du tout ; présent sur toute l’île, ils seront les compagnons de jeux de Lucas qui, heureux de jouer les « dresseurs », se fera suivre par l’un ou l’autre tout au long de notre balade. Rachel, un peu moins téméraire, se contentera de les suivre, après les avoir tout de même caressé avec notre aide. Nous longeons d’abord la mer et nous dirigerons vers le Tori, situé à quelques centaines de mètres au large de la plage, pour l’admirer dsc_0027de plus près. C’est vrai qu’il est impressionnant, majestueux avec ses pieds dans l’eau. En pleine admiration, nous auront le plaisir d’assister à l’arrivée de jeunes mariés, en habits traditionnels, installés dans un pousse pousse, dont le conducteur, tout vêtu de noir, nous impressionne avec son air sombre, son teint mât et son crane rasé avec sa queue de cheval sur le sommet….  clic… une photo et l’équipage repart, aussi vite qu’il est arrivé. Nous poursuivrons ensuite notre journées, serpentant dans les rues de la petite ville, les chemins de la forêt grimpant le long d’une colline, admirant tour à tour, temples, sanctuaires, maisons traditionnelles, plage, forêt…boutiques (oups) et toujours accompagnés par les amis des enfants : les daims. Ils seront d’agréables compagnons sauf au moment du déjeuner, où, bien installés sur le bord de mer, ils essayeront de nous chiper nos casses croute, ce qui nous amusera jusqu’à ce que Rachel et Frédo soit les proies d’attaque d’un aigle, ce qui nous fera beaucoup moins rire. Rachel s’en sortira avec une belle frayeur et Frédo avec une griffure au bras… Quel courage ce Frédo, prêt à combattre le féroce rapace pour sauver sa fille :) Nous ne quitterons l’île qu’en fin de journée, alors que le soleil décline… heureux de notre belle journée….

Hiroshima, une page d’histoire.

C’est sous un ciel gris que nous sommes arrivés hier en début d’AM à Hiroshima. Une fois de plus nous logeons dans un K’S, c’est le plus petit des 3 que nous ayons fait, mais il est sympathique tout de  même, et notre Japanese style room est très confortable, avec un petit coin toilette et un petit balcon, nous y sommes tellement bien que nous resterons le reste de l’après midi à nous détendre  et à nous occuper entre l’intendance, les  jeux, les leçons, l’ordi…

dsc_0108Aujourd’hui il fait beau. Nous nous levons assez tardivement, mais filons rapidement en tramway à l’autre bout de la ville, en direction du parc et du musée du mémorial de la paix. Nous commençons en nous arrêtant un long moment devant le dôme de la bombe A, endroit présumé au-dessus duquel à explosé la bombe nucléaire le 6 Août 1945. A l’aide du Lonely Planet, de nos connaissances et des tableaux de commémoration et d’information sur place, nous ferons un cours d’histoire aux enfants et nous sommes heureux de constater qu’ils s’intéressent à ce moment important de la 2ème guerre mondial. Nous continuerons en faisant nos pronostiques quant au grand gagnant d’un concours de vocalise de 2 guitaristes sur le bord de la rivière, puis continueront notre parcours dans le parc du mémorial pour la paix : commençons par le monument des enfants pour la paix (raconterons l’histoire de la petite Sadako, qui tentera de réaliser plus d’un milliers d’oiseaux en origami pour réaliser en vain son vœux : ne pas mourir des suites des radiations de la bombe A… elle sera relayée par des milliers d’enfants à travers le monde qui, aujourd’hui encore, continuent d’envoyer des guirlandes ou tableaux en origami, autant de gestes dsc_0115symboliques pour la paix exposés dans des vitrines), puis le cénotaphe, monument contenant le noms de toutes les victimes connues de la bombe A ; la flamme de la paix, qui ne sera éteinte que le jour de la destruction de la dernière arme nucléaire sur terre ; puis finirons par le mémorial national pour les victimes de la bombe atomique de Hiroshima : d’émouvant témoignages audio, vidéo, photo et des livres racontant l’histoire de ceux qui ont vécu de plein fouet se drame… Nous nous y attarderont et du coup sortirons trop tard pour aller au musée du mémorial de la paix… Mais nous ne sommes pas frustrés et les enfants ont leur quota de savoir pour la journée… Nous feront juste un rapide tour dans quelques rues piétonnes avant de rentrer, la ville n’offrant pas réellement d’autres attraits pour nous y attarder.

Magnifique Himeji-Jo.

dsc_0043Aujourd’hui, nous avons pris le train pour HIMEJI, où se trouve l’un des plus beaux châteaux du Japon, et surtout un château d’origine*, qui n’a pas été reconstruit et qui a été remarquablement bien conservé. * beaucoup de palais, de châteaux et de temples japonais ont été détruits lors des guerres, des tremblements de terre ou tout simplement par le temps. La journée ne commencera pas super bien, avec le temps gris et une erreur, dûe à notre retard, qui nous fera passer plus d’une heure dans un RER japonais plutôt qu’une demi heure bien installés dans un train grande ligne…. Mais cela sera les seules contrariétés de la journée. La visite du château nous a enchanté tous les 4. Les enfants en parti parce qu’ils l’ont fait seul, équipés d’un talkie-walkie et d’une carte détaillée du site, ils ont fait équipe pour visiter le château, ses cours et ses jardins… Lucas, en grand frère responsable, a pris soin de faire une visite guidée à sa sœur, de donner son avis sur ce qu’ils voyaient, s’aidant de ce qu’il devinait des explications données en anglais, notamment devant les habits et armes d’un samouraï et son soldat…ce qui lui a sûrement le plus plus!  Rachel, elle, inventait des histoires et des explications en regardant les dessins sur les estampes, éventails, parchemins et autres objets. Pendant presque 2 heures ils se sont ainsi fait leur visite, sans s’ennuyer, et nous, en les retrouvant aux portes de la murail, nous étions très fièrs de nos enfants si débrouillards (ils étaient très fiers d’avoir trouvé la marche à suivre pour la visite du château : enlever ses chaussures, dsc00508les mettre dans un sac pour les emmener, puis se glisser dans les chaussons pour continuer la visite sur les vieux parquets d’Himeji-Jo…). Pour les grands, abandonnés de nos enfants, nous avons pu profiter de notre solitude pour nous laisser aller à la contemplation. Les hautes murailles blanches, les meurtrières en triangle, rond ou rectangle, la précision et le travail de l’architecture en général des lieux, cours, jardins, murails, corridors, bâtiments des femmes, des gardes puis du seigneurs et de sa famille, le tout s’enchainant sur des paliers successifs, à flanc de colline,  le bâtiment principal du château faisant à lui seul 8 étages. Une fois arrivé en haut, une vu panoramique de la ville s’offre à nous, ainsi que les craquantes gesticulations de nos enfants, qui nous saluent gaiement, près de l’entrée principale…  L’appréciation des lieux dépendra de la sensibilité de chacun, nous avons été, pour notre part, touchés par la beauté des dessins, peints sur les boiseries ou éventails laqués, sur les estampes ou les manuscrits, brodés sur les tentures ou sur les habits des seigneurs, des femmes et des samouraïs…Nous prenons plaisir à contempler tous ces objets d’un autre temps et si bien travaillés… Tout comme nous trouvons agréable d’évoluer sur les parquets, longeant les boiseries, passant sous les poutres travaillées dans leur forme, mais pas allourdies de décoration, juste gravées parfois d’une inscription japonnaise…. l’architecture simple mais fine, utilisant principalement le bois, nous va bien… on est dans notre élément…nous quittons difficilement les lieux et encore sous le charme d’Himeji-Jo, nous rejoignons nos enfants.

dsc_0078Poursuivons par une visite de Koko-En, un village de samouraï reconstitué à 300 mètres du Château, qui finira de combler notre journée. Les enfants, heureux de leur indépendance conservée dans cette succession de petits jardins, et nous… bienheureux de pouvoir une nouvelle fois nous laisser aller à la contemplation, à l’évasion, dans ces jardins architecturés aux arbres taillés avec art et précision, aux cours d’eau dégringolant savamment en jolies cascades entre les pierres et rochers disposés avec calcul et aux bassins regorgeant de poissons énormes et colorés…. chaque regard nous fait avancé vers la perfection… nous n’en seront jamais rassasiés….

Partons vers 18h pour ne pas louper notre train comme ce matin, prenons tout de même le temps de nous arrêtez chez un antiquaire providentiel où pour quelques yens nous achèterons un sabre d’entrainement en bois. Attendri par les enfants, le vieux bonhomme offrira une jolie tête de serpent en papier mâché à Lucas et un éventail à Rachel…

Rentrons en courant, puis nous reposons dans notre train, avant d’arriver vers 18H au K’S, où nous finirons agréablement la journée entre nouvelles rencontres et de discussions…

A noter : une opération coloration réussi pour mes cheveux, avec l’aide du staff pour m’expliquer la marche à suivre, et une prière pour que la vendeuse hier ait finalement compris ce que je voulais…

Kyoto, on aime le Japon!

dsc_0441Kyoto regorge de temples et de monuments classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, impossible de tous les faire, il faut choisir! Pour nous, ce sera le temple de JISHOJI. Un p’tit tour de métro et quelques dizaines de minutes de marche et nous arrivons au Pavillon d’argent où nous entamons une agréable visite du jardin attenant au temple : un véritable monument de précision, de travail et de beauté à lui seul. Les enfants, en »grands », partent de leur côté pour faire le tour du parc et nous laisse ainsi tout le bénéfice de cette balade apaisante. Difficile de décrire le beauté des jardins japonais, mais pour en avoir vu plusieurs ainsi que des livres consacrés à cet art à part entière, nous pouvons vous dire que nous sommes fans. Avec Frédo, nous nous lançons dans des plans de maisons avec jardins, le tout à la « japanese style »… l’esprit nippon nous gagne. C’est d’ailleurs l’un des premiers pays d’Asie où nous nous verrions bien passer quelques années…

dsc_0436Après notre visite, nous continuerons par quelques petites rues de boutiques où nous résistons difficilement à la fièvre acheteuse des enfants… puis décidons de rentrer sans poursuivre plus loin notre découverte de la ville, nous avons tellement vu en 2 jours. Ici, l’une des grandes différences avec Tokyo, c’est que l’on sent plus la présence du passé. D’une part par la présence plus importante des temples et monuments anciens et puis aussi sûrement du fait que nous ayons croisé plusieurs fois des personnes en habits traditionnels. A la beauté des habits s’ajoute le raffinement de la coiffure, du maquillage discret et parfois un comportement precieux, c’est à chaque rencontre un spectacle impressionnant pour nous, un retour dans le temps. Une autre grande différence entre les deux villes réside dans la hauteur des bâtiments : les grands building de la capital ont laissé place ici à des constructions beaucoup plus basses, nous avons même traversé des quartiers de pavillons avec leur petit jardin.

Après cette première semaine japonaise, nous prenons conscience à quel point la culture du pays est riche, difficile de la résumer en quelques articles. Ici, les gestes les plus anodins dsc_0427deviennent parfois une « attraction », comme, aller aux toilettes : la lunette est chauffée et sur le côté, un véritable tableau de bord, écrit en japonais bien sûr, réservant donc parfois certaines surprises ; toute la famille s’y est mis pour établir le mode d’emploi et après quelques jours, on savait tout sur le chauffage de la lunette, l’utilité et le réglage des jets d’eau et du séchage… sans oublier la radio… bah oui, tout en musique!!! Pour le touriste néophyte, facile de manger : les restaurants présentent souvent en devanture de faux plats, représentant la carte de l’établissement, il y a juste à montrer du doigt pour choisir. Sur les trottoirs, le sens de la circulation est indiqué, des signaux sonores aux passages piétons au bruit de « coucou », et puis, les saluts inclinés des hôtesses dans les trains, des vendeurs, des personnes à qui l’on parle, les temples et monuments d’un autre temps mêlés aux paysages urbains ultra moderne, le tout dans une harmonie déroutante… Et puis les gens, partout, tellement avenant qu’il n’est pas difficile de leur demander de l’aide, et même certains japonnais qui parlent anglais nous voyant devant une carte cherchant notre chemin, viennent spontanément nous proposer leur aide avec un bienveillant « You need help? ».

Personnellement, nous sommes particulièrement touchés par la beauté traditionnelle du pays, plus que les temples, palais, toris et  jardins, le comportement des gens, leur respect désuet nous touche profondément, nous apporte un sentiment d’apaisement, cela ne s’explique pas et ne sommes pas sûr que tous ressentiront la même chose ici, cela dépend sûrement de la sensibilité de chacun… Mais il ne fait aucun doute que nous apprécions énormément d’être ici. L’esprit zen nous gagne.