Cambodge

Ce matin nos amis sont partis pour Phnom Penh. Pour nous, encore une journée de détente aux Manguiers … Il faut avouer que l’endroit s’y prête bien : une grande Guest House posée en pleine campagne avec un vaste jardin naturel, une grande bâtisse de style colonial dont la terrasse nous sert de « bureau » (accès internet), vu sur la rivière et le parc (…on a vu pire!), quelques bungalows, des Decks sur pilotis au dessus de la rivière où nous prenons nos repas (ici pas de carte mais une profusion de plats locaux délicieux), des hamacs, une salle de jeux pour les enfants, une salle à manger ouverte sur le parc… Et surtout une équipe accueillante et chaleureuse. Nous, nous avons une chambre dans un autre bâtiment en bois de style Khmer.. on y est très bien, même si je m’inquiète de toutes les petites bêtes qui peuvent se cacher derrière tout ce bois et tous ces bambous (vive les moustiquaires) ou qui peuvent rentrer par les fenêtres sans vitres… les kakos passent encore, mais les rats!!!

Après les péripéties de la première journée, nous avons revu notre programme : nous n’irons pas passer une journée dans la petite ville accueillante de Kep au bord de la mer, pas plus que nous n’irons visiter le parc de BOKOR (station météorologique)… Hier, nous avons fait un tour en pirogue sur la rivière, dur de trouver l’équilibre à 12 sur cette longue mais étroite barque à moteur… enfin, nous avons réussi à flotter pendant plus d’une heure sur le bras principal du fleuve, puis des bras secondaires jusqu’à nous retrouver sur d’étroits canaux, cernés par les arbres exotiques et la mangrove, le ciel ,petit à petit caché, par leurs larges feuilles. Nous passons sous un pont de fortune perdu au milieu de cette jungle… croisons des gens, souriants, qui nous saluent sur la berge, d’une barque ou d’une cabane sur pilotis. C’est un décor digne d’un film sur la guerre du Vietnam! Nous sommes bien, naviguant paisiblement à travers cette végétation luxuriante, bordé par les collines au loin. Dans l’après midi, les garçons partent en scooter avec un serveur des Manguiers à la recherche d’un coiffeur pour Mike : là, Mike a gagné ses galons d’aventurier!!! Et en plus le résultat était réussi. Profitons bien de notre fin de journée ensemble aux Manguiers (farniente, leçon, jeux, blog, kayak, baignade…).

Ce matin nous avons pris 2 vélos aux Manguiers et sommes partis tous les 4 sur les chemins défoncés, bordés de cabanes, de maisons en bois et de cambodgiens, tout sourire, pris sur le vif de leur quotidien : des femmes assisent sur une large table basse discutent en riant, des coiffeurs en pleine action, des hommes, des femmes, des enfants conduisant des vaches, travaillant dans les jardins, dans les champs ou ramassant des plantes dans les fossés inondés, d’autres, plus tranquilles se balancent dans des hamacs, farniente sur le bord du chemin, ou même, jouent au billard installé sous leur cabane sur pilotis…. Puis, avant de rentrer, parcourons quelques grandes rues de Kampot, bouillonnantes de bruits, de gens et de véhicules en tous genres. Nous aimons ce que nous voyons, somme heureux de voir le Cambodge de l’intérierieur. Nos quelques jours passés ici auront été riche en émotion avec la blessure de Lucas, mais aussi très apaisant. Nous sommes bien ici, nous nous sentons chez nous.

A noter : Le médecin de Lucas nous avais dit de refaire le pansement après 3 jours, ici pas d’infirmière… Juste un Papa et une Maman. Un p’tit coup de Skype avec Nathalie (notre amie aide-soignante à Cholet) qui nous donnera la marche à suivre avec les moyen du bord : Savon de Marseille et eau plate en bouteille, puis bétadine!!! On oublie pas de prendre des photos pour le souvenir mais aussi pour renvoyer à Nathalie, ainsi qu’à notre amie Sophie (infirmière à Poissy) pour leur avis concernant la plaie… ça leur plait, ouf (oui je sais, trop fort le jeux de mot :)) Mais quand même, on s’improvise pas infirmière, glurp! Un grand merci aux filles!!!

Les sacs sont prêts, un bon petit dèj’ et nous montons dans notre minibus pour notre prochaine destination : KAMPOT. Nous y retrouverons nos amis qui sont dans le même Guest House que nous : LES MANGUIERS.

La route est très agréable : sur des musiques des « sixties » nous découvrons encore un peu plus les paysages cambodgiens : très vert, les arbres que nous connaissons chez nous se mêlent aux arbres exotiques, les cabanes sur pilotis laissent place à des maisonnettes en bois, parfois en briques puis quelques rares maisons imposantes font leur apparition. Rivières, palmiers, collines au loin, fermes, buffles, bœufs… et puis des motos surchargées, des voitures bondées jusque sur le toit… personnes, bagages et marchandises se mélangent… c’est fascinant!

3h de van et 20mn de tuktuk après, nous arrivons enfin à destination.

A peine le temps d’apprécier la charme des lieux, que nous abordons notre première mésaventure : Lucas se blesse au pied.

Il arrive tout d’abord en pleurant, le pied plein de sang : il s’est entaillé le pied en courant sans chaussures dans l’herbe (arrêtes de poisson, oui, gros poisson!) Très rapidement nous nous rendons compte que l’entaille qu’il a au niveau des articulations des orteils est profonde. Mike nous dira plus tard qu’il nous a trouvé plein de sang froid, pourtant la peur était bien là : peur que les tendons soient sectionnés, peur des soins dont il allait pouvoir bénéficier dans un endroit aussi reculé… moi je me suis évertuée à calmer mon fils, pendant que Mike nous amenait sa trousse d’urgence et que Frédo voyait avec nos hôtes pour un médecin ou un hôpital.

Notre chance : Valérie, un médecin en vacances aux Manguiers. Elle a pu apporter les premiers soins à Lucas, désinfecter et commencer à nettoyer la plaie. Elle nous annonce qu’il faut suturer et que des impuretés sont logées profondément. Elle ne pense pas que les ligaments soient touchés, mais elle n’a pas le matériel pour mieux soigner notre petit garçon. En quelques minutes nous nous retrouvons dans un pick up qui a bien vécu, aimablement prêté par nos hôtes, Frédo au volant, Lucas sur mes genoux, nous filons sur le chemin défoncé qui nous amène à la ville. Dans les mains, un plan sommaire nous indiquent 2 médecins « sûrs » (car l’hôpital est fermé le dimanche). Nous nous perdons dans les rues étroites de Kampot, Lucas est effrayé plus qu’il n’a mal, il sert les dents : galère sous la chaleur!

Enfin, nous trouvons le cabinet d’un des médecins indiqués. Sommes pris en charge par 2 jeunes hommes, qui se révéleront être les fils du médecin. Ils ne l’appelleront qu’après avoir vu la blessure (en attendant, nous les avons pris pour des apprentis chirurgiens, pas rassurant!). Notre fils déposé sur une sommaire table de bois recouverte d’une toile cirée, à côté : une tablette sur laquelle repose des petits bacs de métal avec des instruments dedans… ça devrait pas être dans des sachets stériles??? Là, il faut s’accrocher à notre esprit d’aventurier, il faut faire confiance à cet homme qui arrive et qui s’affaire rapidement auprès de Lucas. Il nous parle peu, l’un de ses fils nous donne quelques indications, on ne comprend pas tout, mais le médecin au fur et à mesure des soins montre à Frédo ce qu’il fait, pendant que je calme et rassure Lucas. Une herbe enlevée, un morceau de terre… une piqure pour anesthésier localement… enfin on pense. Faire confiance. Les ustensiles sont-ils nettoyés, désinfectés… je note du coin de l’œil que l’aiguille pour la suture sort d’un sachet stérile, c’est déjà ça… Lucas gémit : « mais pourquoi ça m’arrive à moi? Mais c’est pas possible!!! »… Frédo m’annonce qu’il faut qu’il sorte… je prend le relai auprès du chirurgien et de son fils tout en consolant Lucas….il me montre l’entaille du 2ème doigt de pied… oui, elle est propre… oui, ok pour les points…. je hoche la tête… je ne sais même pas pourquoi il me montre… il recoud… il a l’air d’être sûr de lui… Frédo est revenu… à mon tour  je vais m’allonger sur le carrelage du couloir les pieds en l’air… bah oui… URGENCE et DR HOUSE, ça ne prépare pas à tout! Inspirer, expirer…De retour en « Salle d’op’ », j’ai le droit à un sourire compatissant des 2 frères.

10 mn plus tard et 5 point de suture après, Lucas pause pour une photo avec son sauveur… Bah oui, on pense au blog!!!

20$ pour 5 points, les soins, un flacon de bétadine et des compresses… et chez nous on cherche toujours le moyen de combler le « trou de la sécu »!

Nous rentrons enfin aux Manguiers vers 13h, bien fatigués par nos émotions et affamés. Nous retrouvons nos amis et notre petite fille pour un bon déjeuner.

L’après midi sera sous le signe du farniente et la soirée très courte, le Dodo très rapide.

Aujourd’hui, c’est journée farniente à l’hôtel pour les Sac à dos. Au programme : piscine, leçons quotidiennes, blog et skype (on a le Wifi dans la chambre, c’est quand même appréciable)… sans oublier des rencontres sympa avec des français (association française de parrainage d’orphelins) et des Néozélandais.

Hier, nous avons finalement décidé de garder notre chambre « d’urgence » : même si elle n’a pas le look, elle est suffisante et nous économisons 10$ par nuit… et oui… on a pas gagné au LOTO et on a un budget à tenir. Nous avons passée la journée avec nos amis Mike et Elise. Le matin avec Frédo, ils ont été faire nos prochains visas à l’Ambassade du Vietnam (très rapide et très efficace) puis un petit tour par l’hôpital pour Elise qui avait très mal à l’oreille (otite aigüe), là encore : très rapide et très efficace (pas d’attente, consultation et délivrance immédiate de la dose « juste ce qu’il faut » de médicament et pour pas très chers). Après un petit tour par la case « piscine », nous déjeunons à notre hôtel et nous rendons à pied à la plage, moins touristique de notre côté. Nos « sculptures » sur la plage sont l’attraction de quelques enfants cambodgiens (et adultes aussi). Après un « dessalage » dans la piscine, nous décidons de retourner à l’HAPPA pour diner. Rentrons en tuktuk, un court mais agréable moment à circuler ainsi de nuit.

A noter : – la véritable pollution des plages par les déchets ;

- la négociation ardue ici pour les tuktuk, ce qui nous aura valu une petite balade à pied ;

- le buffet pour le petit dèj… quand même, c’est bien d’avoir pain, viennoiseries et café à volonté!

Aujourd’hui, 10 jours seulement que nous sommes partis et déjà l’impression d’avoir vécu et vu tant de choses.

Une fois de plus, nous partons en mini Van avec nos amis. Nous avons décidé d’avancer notre départ d’un jour, car même si Koh Kong est très agréable, il n’y a pas grand chose à faire, et nous préférons avancer.

Notre van nous dépose à notre hôtel L’ORCHIDEE GUEST HOUSE : sympathique, dans un quartier assez animé, mais pas trop non plus (n’allez pas croire qu’on aime pas les gens, mais à petite dose, ça nous suffit)! La chambre que nous avons est kitch et vieillotte, mais propre… c’est une chambre « d’urgence », nous aurons celle réservée demain comme prévu. La piscine reste l’endroit le plus sympa. Après un moment de détente entre baignade, film et skype nous parons en tuktuk (on adore) pour rejoindre nos amis à la plage de Serendipity, près de chez eux.

Très vite, nous sommes d’accord pour trouver l’endroit trop touristique. La plage minuscule est bordée tout du long de paillotes où les serveurs et mendiants nous interpèlent à chaque pas… Après une petite baignade, une bonne douche chez nos amis et nous nous « réfugions » dans un restaurant du quartier indiqué par le lonely planet (notre principal guide) : HAPPA. Nous ne sommes pas déçus, la cuisine thaï et japonaise servie est excellente, et même les enfants se régalent avec leurs brochettes « pomme de terre-bécon ».

Comme d’habitude, nous ne nous couchons pas tard, 22h, tout le monde dort! Il faut dire qu’ici le soleil se couche vers 18h, ce qui nous décale un peu, mais ce n’est pas plus mal.

Après une bonne nuit, rien ne vaut un bon petit dèj : café (un peu light, mais café quand même) et surtout du pain-beurre-confiture hummmm… réapparition du yaourt aussi, au plus grand plaisir de Rachel, et toujours des cornflakes pour Frédo.

Partons en balade à pied, dans la campagne… avec un plan à la recherche d’un cour d’eau où nous pourrions nous baigner d’après notre hôte. La balade est sympa : nous empruntons des petits sentiers qui nous font serpenter entre les champs , des petits bois, nous fait traverser un ponton branlant (personne à l’eau, c’est un miracle), et passer près de cabanes modestes (cabanes d’une dizaine de mètres carrés, de planches pas toujours très bien ajustées, dessous un hamac parfois, une grande table basse, sur laquelle s’assoit les gens pour discuter, manger, vivre…).

Malgré les explications d’un paysan qui nous permet de traverser son potager pour poursuivre notre route, nous ne trouvons rien, et la chaleur humide fatigue vite les enfants… comme les grands, nous reprenons donc la direction de notre « maison »!!! Bon OK, on repassera pour le titre de « Grands aventuriers »!

Après un plongeon dans la piscine, partons en tuktuk pour aller à la mer. Notons que le cambodgien n’est pas craintif, car notre chauffeur nous laisse embarquer à 8 dans son tuktuk, il a vraiment pas peur que son moteur lâche!!! La balade est sympathique, elle nous permet de voir de prêt la ville de Koh Kong, qui est… une petite, très petite ville, avec quelques rues bordée de maisons et surtout des cabanes de bois et de tôle mélangeant habitat et boutique en tout genre. Devant, les maisons ,que des gens souriant, que des « hello »…on se sent « star » comme dirait Rachel! la balade nous amène loin de la ville, loin aussi de la direction présumée de la mer, on traverse des marais désertiques… à peine le temps de s’inquiéter de l’endroit où on allait « atterrir », que nous arrivons à « la Plage ». Bon, c’est pas le lagon bleu translucide, mais aussi loin que l’on puisse voir à droite comme à gauche : personne. Notre chauffeur nous arrête près d’une grande cabane qui ne paye pas de mine, avec quelques tables en bois, des chaises en plastique, des chaises longues aux toiles lessivés et quelques hamac en filet ça et là. Le tout est modeste, mais c’est accueillant.

C’est une petite « cantine » où nous prendrons notre déjeuné, et où nous passerons un très agréable moment de détente. Nous serons rejoint, le temps d’une baignade par les occupants d’un bateau, une famille cambodgienne, venu faire une halte sur « notre » plage.

Retour à l’OASIS pour un plongeons dans la piscine, des leçons (et oui, ici aussi ça bosse) et un p’tit diné entre amis, nous en profitons, demain départ pour une autre ville, et des hôtels séparés.

A Noter : – la présence ici aussi de nos amis les Kako (petit lézard qui se faufilent partout mais du moment que ce ne sont pas des arraignés :)