Vietnam

C’est l’heure du Bilan. En repensant à l’ensemble de notre séjour au Vietnam, nous ne pouvons que conclure qu’il est plutôt positif, même si les derniers jours ont été moins enthousiasmants, mais plus du fait de notre fatigue et du temps maussade que du manque de charme de la région, nous en sommes bien conscient.

Nous avons aimé :

- La richesse et les saveur de la cuisine ;

- se recueillir dans une pagode ;

- notre rencontre avec les Odibou à Hué ;

- Hoi An : ses petites rues, ses couleurs, sa plage et la sympathie des gens…malgré le trop plein de touriste ;

- notre virée en moto à Hoi An ;

- notre formidable plongée dans l’atmosphère H’MONG à Sapa grâce à MAY ;

- les paysages de campagne et les rizières près de Hoi An et à Sapa ;

- notre soirée australo-germano-franco-lituanienne sur le « Christina Deluxe » ;

- la soupe aux nouilles.

Nous avons moins aimé :

- Un côté « business » trop présent, chassant un peu le naturel ;

- devoir faire la baie d’Allong de façon organisée, trop organisée à notre goût ;

- Hanoï.

Nous avons détesté :

- Le mauvais temps et avoir froid à Hanoï et dans la Baie d’Allong.

Bilan :

Nous avons eu des moments agréables dans ce pays et même forts intenses avec notre randonnée dans la vallée de Sapa en compagnie de l’inoubliable May. Il faut cependant se rendre à l’évidence que, même si nous lui avons trouvé beaucoup de charme, nous n’avons pas été conquis par le Vietnam. Il faut dire qu’après avoir été autant séduit par le Cambodge, nous avons peut être eu trop d’attente. Et puis, nous nous rendons compte qu’il y a beaucoup d’éléments qui entrent en compte dans l’appréciation d’un moment, d’un lieu, des gens, d’un pays… Notre humeur, la météo, la fatigue, notre sensibilité… Nous sommes un peu déçu, mais n’avons aucun regret, peut être que nous l’apprécierons mieux lors d’un prochain voyage!

Le téléphone sonne dans la chambre des filles : ce sont les garçons, il est 9h, il faut nous lever pour aller prendre le petit déjeuner qui n’est servi que jusqu’à 9h30.
Il fait froid, nous sommes fatigués et la journée va être longue.
Chek Out 12h. Nous nous prélassons dans nos chambres jusqu’au dernier moment tout en préparant nos sacs, puis nous partons vers le lac Ho Hon Kiem et son quartier plus agréable… on apprécie mieux la ville aujourd’hui, même si le temps est froid et humide, la ville est plus calme, encore dans le ralenti du Tet (les gens profitent de cette période pour rentrer dans leur famille et y passer quelques jours). Du coup, la plus part des grands magasins sont fermés. Certaines villes (comma Cat Ba) ou quartier semblent même mort…
Nous flânons dans les rues, dans les boutiques de souvenirs, de vêtements… nous nous attardons dans notre restaurant après notre déjeuner, bien installés et bien au chaud… Et en fin d’AM, après une longue balade dans les rues de la grande ville et autour du lac, nous nous réfugions dans un café, c’est hors de prix mais rien à faire, on est bien au chaud, les enfants jouent, on écrit et bouquine…

Nous rejoignons ensuite pour la dernière fois notre « Charming Hôtel » pour y récupérer nos sacs et prendre un taxi : direction l’aéroport. Le taxi arrive à 19h30… nous quittons la ville, réconcilié… notre journée nous a plus malgré le froid. Nous arrivons à l’aéroport une demi heur plus tard, nous dinons rapidement avant l’enregistrement, puis après les formalités qui nous ont un peu occupées :) nous tuons  le temps dans la zone Duty Free puis, enfin nous embarquons et décollons à 23h55, toujours sous la grande ferveur des enfants. Beaucoup moins d’enthousiasme après pour tenter de dormir…
Nous partons malheureusement du pays avec un sentiment de déception : Hanoi ne nous a pas conquis et Allong n’a pas été pour nous une croisière de rêve du fait de la grisaille, du froid et du côté business oriented de notre tour…. Nous prennons conscience qu’il est peut être difficile d’apprécier pleinement le Vietnam, plus moderne et plus orienté sur le tourisme en général après avoir été autant charmé par l’authenticité et le naturel du Cambodge. Et puis, après plus d’un mois et demi de voyage nous nous demandons si une certaine lassitude ne s’installe pas :  de l’Asie, si différent de l’occident, de passer d’hôtel en hôtel, de passer autant de temps à visiter, toujours à la recherche des richesses et des meilleurs sites du pays…
Ce sentiment de déception mis de côté, nous ne pouvons que reconnaitre que le Vietnam est un très beau pays, qui a énormément de charmes et de beautés à découvrir… si nous revenons, je pense que nous sortirons un peu plus des sentiers battus pour mieux l’apprécier.

Mais maintenant en route pour de nouvelles aventures au Pays du soleil levant…

Lundi, après un copieu petit déjeuner,  nous partons avec quatre autres couples (australien, allemand, hollandais et écossais-polonais) avec qui nous sympathisons au cours de notre journée ensemble dans la baie d’Allong. Nous commençons par une randonnée de 2 heures en montagne. Empruntant des chemins boueux, des échelles rouillées, des pavés en escalier dans des pentes ardues, nous finissons sur une très haute (trop haute) tour étroite, métallique, surplombant la vallée… offrant une magnifique vu…sur la brume… les enfants sont aux anges, ils marchent en éclaireurs avec le guide, heureux de cette aventure surprise. J’essaie de ne pas penser qu’on n’a pas de rechange en regardant la boue s’accumuler sur nos chaussures et nos pantalons… dur :) Nous prenons un réel plaisir à marcher dans la brume, au travers de cette végétation luxuriante, trempée, si exotique… Et puis nous commençons à vraiment à sympathiser avec notre « bande »… Il faut dire que notre mini bus qui crève, plus tard, au milieu de nul part devant un cimetière (!!!) ça aide. Poursuivons avec la visite d’une « cave », destinée à accueillir un hôpital, un cinéma et une piscine… enfin, si de nouveaux entrepreneurs se décident à poursuivre les travaux abandonnés. Retournons ensuite à nos hôtels respectifs pour déjeuner, nous, nous y continuerons notre discussion sur l’Australie avec Kevin et Sonia. Puis après le Chek Out, partons tous les 6 pour un rapide tour en ville le temps d’un « café local » : chaque tasse à dans le fond un peu de lait concentré sucré, et sur le dessus, un filtre en métal avec café moulu et eau bouillante : un délice. Retrouvons ensuite le reste de notre bande dans un bus, direction le port, enfin l’embarcadère plutôt, pour prendre le sleeping boat.

Après une longue balade ensemble sur l’eau, serpentant dans la baie, entre les rocs dressés dans la brume… le soleil se couche et nous nous séparons à nouveau. Nous embarquons sur le « Christina Deluxe » avec les australiens et les allemand (Brigitte et martin). Nous passons une très très bonne soirée avec nos nouveaux amis ainsi qu’avec 4 lituaniens plus âgés, mais bons vivants. Les conversations en anglais et en italien pour faire participer tout le monde ne sont pas tristes,  Sonia fait des efforts de mémoire et joue les traductrices pour 2 des lituaniens qui ne parlent qu’italien…. Après quelques bières et de l’alcool de serpent pour Frédo et Kevin, nous nous couchons tard dans la nuit… nos chambres sont agréables mais auraient mérité plus de chauffage, surtout pour les garçons!

Mardi : petit déjeuner servi à 7h30, encore une journée sans grasse matinée!!! Il fait toujours froid et humide, nous somme trop fatigués pour apprécier pleinement le voyage retour… pourtant, ne sommes pas insensibles aux charmes des villages flottants de pêcheurs avec leurs vendeuses de boissons, souvenirs et fruit dans leur barque. Aucun d’entre nous n’est partant pour le tour en kayak proposé, sauf un couple de lituanien qui reviendra transi de froid après seulement 10 mn. Retrouvons les docks vers midi, nous sommes dirigés vers la « cantine » à touriste. Placé à nos tables. Repas servi. A peine une heure après on monte en bus pour un retour sur Hanoi. A mi-chemin le même arrêt qu’à l’aller au « RUBIS SHOP », le grand magasin pour touristes, au milieu de nul part et aux prix exorbitants. L’aspect commercial du tour nous lasse, il faut dire que nous ne sommes pas de la meilleure composition, nous sommes fatigués. Après des « Au revoirs » à nos amis, descendons et retrouvons notre hôtel. 2 chambres cette fois-ci. La clim a du mal à faire chauffage dans l’une, c’est les filles qui s’y collent. Mais passons une bonne nuit, je n’ai pas eu froid avec mon petit radiateur « Rachel ».

A noter : les enfants ont vraiment été cools et patients ces derniers jours…. plus que nous, les grands!

Bonne fêtes à tous les amoureux, à Valentin et HAPPY NEW YEAR.

4h30, après une courte nuit, nous arrivons à Hanoi. Il pleut. Nous attendons notre taxi (arrangement avec le Charming hôtel) qui n’arrive pas. Après 30 mn d’attente et un petit dèj rapide sous le porche d’un hangar, Frédo en négocie un autre et nous partons. Nous arrivons à notre hôtel, fermé, apparemment endormi après une grosse fête du Têt. Heureusement, nous retrouvons devant la porte de l’hôtel un groupe de jeunes allemands, dans la même situation que nous, ils réussissent à réveiller le réceptionniste qui dort dans le « micro » hall d’entrée, sur un lit d’appoint, séparé de la rue par une port vitrée sans rideau… c’est… pour le moins étonnant, surprenant… dépaysant, sûrement!!! Encore endormis, il réveillera son collègue, allongé sur des chaises dans le coin repas, recouvert d’une couette, au milieu des canettes, des bouteilles et sachets de gâteaux vides qui recouvrent les 3 petites tables… et de 3 scooters rangés dans l’étroit espace restant!!! Ils nous dégagent un peu de place avant de repartir s’installer pour finir leur nuit dans le hall! Nous nous installons comme nous pouvons tous les 4 avec nos 5 amis de fortune. Les enfants finissent leur nuit dans cette ambiance de lendemain de fête, sous la guirlande scintillantes du « Happy new year »… C’est dans cette ambiance irréelle mais ma foi, sympathique, que nous récupérons nos sacs à dos pour refaire nos bagages « légers » pour notre virée dans la baie d’Allong et que nous parlons voyage avec nos amis allemands… Puis à l’aube, des Italiens envahissent bruyamment le coin repas. Les enfants se réveillent, nous nous réfugions dans un petit coin, près des ordinateurs, les enfants s’y installent pour jouer… ils sont heureux… peu soucieux de l’inconfort du moment, alors qu’avec Frédo, nous sommes impatients de nous retrouver bien installés dans le bus. Moins d’une demie heure après, c’est bien serrés à l’arrière d’un mini bus rustique que nous partirons pour 3h30 de route… avec… nos amis italiens :)

La fatigue et la brume, qui s’est installées sur la région, ne rendent pas facile les regards sur le paysage qui nous entourent. Après notre trajet bus et un bon quart d’heure d’attente sur le quai, nous embarquons enfin sur un bateau qui nous emmène dans la mythique Baie d’Allong.

Nous nous installons à l’intérieur où un déjeuner copieux nous est servi alors que nous nous enfonçons dans la brume. Malgré notre fatigue, nous apprécions le charme mystérieux qui se dégage de l’endroit. Les pics rocheux recouvert d’une épaisse végétation tropicale ont leur charme enveloppé dans leur écharpe cotonneuse. Cependant, très vite, le froid piquant et la fatigue nous rendent impatient d’atteindre notre hôtel, notre chambre chaude et notre lit douillet. Après 3 heures de balade sur l’eau, la visite d’une grotte et la découverte des charmants marchés flottants, nous arrivons sur l’île de Cat Bah. Nous rejoignions la ville (du même nom) après 45 mn de bus : après y être monté, puis en être descendu, puis finalement remonté sous les rires et applaudissements de l’assistance… il faut dire que notre guide a plusieurs groupe à gérer et que l’organisation laisse parfois à désirer, mais cela nous vaudra 2 chambres au lieu d’une, alors, on ne dira rien :) La ville est vide, comme morte sous la pluie. Notre hôtel, luxueux, trop grand, impersonnel et vide nous offre tout de même 2 grandes chambres spacieuses, bien chauffée : on apprécie! De même pour le riche buffet qui nous attend pour le diner :  là, grands comme petits rattrapons les économies faites sur les desserts  ses dernières semaines et nous laissons aller, on tente tout, c’est délicieux, miam, miam! Lors de notre diner, retrouvons et discutons avec les sympathiques Kevin et Sonia, des australiens qui font parti de notre groupe et avec qui nous allons poursuivre notre séjour ici.

Repus, nous nous coucherons tôt ce soir, après un dernier regard par les baies vitrés sur cet étrange spectacle que cette petite ville côtière, baignant dans l’humidité, éclairée par de hauts lampadaires, vide de tout passant… cela nous laisse comme un sentiment d’irréalité…

Le brouillard est tombé sur Sapa, ainsi que la fraicheur. Nous passons donc nos derniers jour ici principalement dans notre hôtel, entre la chambre et le séjour où je squat l’ordi pour avancer sur le blog. Frédo de son côté sur le Mac avance sur les photo dans la chambre. Pendant ce temps les enfants font leurs leçons et jouent avec Queen la fille des propriétaires. Nous sommes bien, heureux d’avoir du temps pour nous reposer. Nous profitons de nos « sortis repas » pour nous balader encore dans la ville, faire quelques boutiques et marchés…prendre plaisir à flâner sans but…admirer encore les collines, les montagnes au détour des rues, les femmes aux habits colorés…sur le visage desquels nous retrouvons parfois le sourire de May…

A noter : le bonheur d’un bon feu de cheminée dans le séjour, pour nous réchauffer de la fraicheur des montagnes et pour discuter agréablement avec les autres voyageurs (notamment des malais en vacances, bien sympathiques) ; toujours un grand plaisir de Skyper avec nos parents ; un moment d’émotion lorsque nous retrouvons May Vendredi pour lui donner des photos d’elle et de sa famille avec nous, elle est émue de nous dire Adieu, et nous aussi…

Samedi soir : retour dans le sleeping train, après 45 mn de bus dans la nuit tombant sur la vallée entre Sapa et Lao Cai. Toujours aussi agréable de se retrouver dans notre petite cabine pour voyager de nuit et toujours une grande aventure de diner au « wagon restaurant »… là, pas vraiment de cuisto, donc une cuisine « au pif » par un « homme à tout faire…enfin, je crois??? Mais au final, la soupe de pâte avec des œufs (dans la soupe :)) de notre apprentis cuisinier… c’était.. très bon… même Lucas s’est régalé!!

May, c’est un petit bout de femme de l’ethnie Hmong! Pas plus d’un mètre soixante, mais costaud et dynamique, rien d’une petite chose fragile! Depuis longtemps déjà, elle vient chaque jour au village de Sapa pour vendre des vêtements et accessoires qu’elle confectionne, chez elle, à plus de deux heures de marche. Ce n’est que depuis peu, qu’elle propose à certains touristes de les emmener à travers les montagnes, les bois et les rizières, jusqu’à son village, jusque chez elle. Une balade pour découvrir sa vie, sa culture contre quelques billets. Rien pour nous, beaucoup pour elle.

Et voici la famille sac à dos lancée dans l’aventure. Nous partirons un peu après 9h, pour une balade qui devient vite une randonnée ardue, mais qui fait la joie des enfants et qui rappelle agréablement les trecks des grands. En chemin nous apprenons à nous connaitre avec May. Nous somme étonnés qu’elle s’exprime aussi bien en anglais alors qu’elle n’a jamais été à l’école, mais elle nous explique que c’est en discutant avec les touristes qu’elle apprend, et effectivement, elle mémorise vite et surtout, chaque discussion est prétexte à questions, elle est curieuse de tout, discute de tout avec sourire et sans complexe… elle est cultivée, elle a des principes, des rêves… elle est loin de l’image de la pauvre villageoise inculte perdu au fin fond du monde… elle nous inspire vraiment le respect et c’est un réel plaisir de discuter de nos vies respectives avec elle. Tout en marchant, elle discute avec les grands, joue avec les enfants et nous confectionne de petit souvenirs avec des herbes, des branches et quelques fils qu’elle tire de son vêtement. En vrai guide confirmée, elle nous fait admirer certains points de vu qu’ont semblé apprécier ses autres « amis », et elle propose même de prendre la pause avec nous pour une photo… Elle nous fait rire, il n’y a rien de factice en elle, nous avons passé un « deal » mais on sent qu’elle prend un réel plaisir à partager ce moment avec nous, nous apprécions l’authenticité de cette rencontre.

Nous mettrons 4h pour arriver au village. A nos demandes du temps qui reste, elle se moque gentiment de nous en répondant « 15mn, mais avec vous, si vous continuez de parler et de marcher aussi lentement, peut être 1 heure! »… c’est qu’elle a de l’humour la petite dame :)

C’est un moment d’exception, un cadeau précieux offert par May que cette pause déjeuner, dans un autre monde, une autre époque. Une petite cabane modeste de planches ajourées au sol en terre battue. Pas plus de 10 m2 meublé de 2 paillasses en bambou servant de lit et d’étagère pour les vêtement enfermé dans des sacs plastiques, le bois de chauffage rangé dessous, l’âtre du feu creusé dans la terre entre les deux, les épis de maïs séchant au dessus…. dans l’entrée, une étagère unique pour quelques pots, casseroles et vaisselle,  3 petits bancs de bois brut et une table basse d’où on enlève les deux gros sacs de riz pour prendre notre repas. Des nouilles sautées au choux, du riz et des épinards avec de l’eau de vie locale : l’alcool de riz pour célébrer notre venue… C’est un repas de fête. A croire que ce sont ceux qui ont le moins qui donnent le plus. May est tellement fière de nous présenter sa famille : son mari et ses 3 petits garçons. Quel étonnement de vivre ce moment de complicité avec son mari et l’oncle de ce dernier qui, même s’ils ne parlent pas un mots d’anglais on su se faire comprendre… surtout pour trinquer « tchica tchica » (hips). Pas de barière de langue pendant ce déjeuner de fête, si généreusement offert, et nous rions tous sincèrement de bon coeur…May nous racontes que son mari à perdu ses parents alors qu’il était très jeune, il a été élevé par son oncle et sa tante, elle nous fait comprendre que c’est la raison pour laquelle il est pauvre et que leur maison est petite. Mais elle est fière de nous dire que c’est lui qui l’a construite, et qu’il a dû monter haut et loin dans la montagne pour aller chercher le bon bois. Elle est tellement fière de sa famille. Après le déjeuner, quelques photos et encore quelques mots, 16h, nous partons. Nous rejoignons en un quart d’heure un village proche de la route où May négocie pour nous 2 scooters pour rentrer à Sapa.

Nous sommes triste de quitter May, de savoir que nous ne la reverrons pas, nous avons passé si peu de temps ensemble mais s’était si fort… Elle nous touche en retenant fièrement ses larmes avec un « I miss you » désarmant… nous étions loin de prévoir une aussi belle rencontre. Loin de penser que quelques heures suffiraient à ce petit bout de femme de caractère pour nous adopter, et que la réciproque serait unanime. Quelle rencontre exceptionnelle, il est difficile de trouver les mots pour décrire notre émotion, cette femme d’affaire d’un autre temps nous a touché par sa fragilité mais aussi par sa force, sa volonté d’offrir un avenir à ses enfants, et de faire le choix d’en avoir seulement 3 pour ça, quitte à faire lit à part avec monsieur. A-t-il vraiment son mot à dire? Tout sourire, il n’en reste pas moins le second de May, c’est l’image qu’il nous donne, elle commande gentiment, mais fermement. Quelle femme!

Le retour est assez impressionnant…mais aussi un peu grisant :) … à 3 sur nos motos, Frédo avec Rachel, Lucas avec moi et nos chauffeurs serpentant sur la route à flanc de montagne… Une demi heure pour rallier Sapa.

Nous sommes épuisés et crasseux mais vraiment heureux de notre exceptionnelle journée.

Ça se confirme, les jours (et les lieux) se suivent et ne se ressemblent pas… Nous sommes arrivés au coeur des « Alpes vietnamiennes ». L’endroit porte bien son nom : sans la présence de la population locale très typée, on oublierait que l’on est pas chez nous, dans une petite ville de Savoie accrochée à la montagne…. L’endroit est tellement agréable que nous avons décidé de nous y attarder et d’y passer 4 nuits au lieu de 2. En un clic notre hôtesse rallonge notre séjour et un coup de téléphone lui suffit pour modifier la date de notre retour en « sleeping-train »! De notre côté nous n’avons aucun mal à annuler nos 2 nuits réservées à Hanoi… Tout est si simple ici, il est très facile de modifier les réservations ainsi que trouver une chambre, un bus, un train au dernier moment.

Hier, après une nuit agréable, mais trop courte, nous sommes arrivés à la gare de Lao Cai. Un chauffeur de Taxi nous y attendait avec son petit carton « Famille Pelletier »… cool! Prenons la route dans la nuit et nous  enfonçons dans la brume qui recouvre la vallée. L’aube s’annonce doucement alors que le mini van commence à serpenter le long des premières collines. Le brouillard s’effiloche lentement et nous laisse découvrir le levé de soleil sur la végétation luxuriante des bois et des forêts, ainsi que sur le paysage typique de la région : les rizières en escaliers, qui sont tels des balcons verdoyants qui dégringolent le long des montagnes… Nous admirons le paysage dans un demi sommeil et dans un temps à demi couvert, mais déjà, nous aimons!

Après une heure de route, 6h30, nous arrivons enfin dans le village de Sapa. Notre hôtel est modeste, mais très confortable et l’accueil extrêmement chaleureux. Après nous avoir offert un thé et du Fanta (le jus d’orange local :)), notre jeune hôtesse nous dirige vers une de nos chambres qui est déjà disponible (malgré le « check-in » qui ne devait être qu’à 15h). Nous devrons nous passer d’électricité quelques heures car il y a une panne à la centrale… pas grave, nous nous entassons tous les 4 dans notre lit double, bien au chaud sous la couette (le temps est plus frais et plus humide ici… on est en montagne et plus haut dans le Nord du pays)… les grands finissent leur nuit alors que les enfants se regardent un film… Rien d’extraordinaire, mais c’est bien agréable.

Ce n’est qu’en début d’après midi que les gargouillis de nos ventres nous feront sortir pour un déjeuner : ici, on a l’embarras du choix pour manger… ce sera italien pour ce midi, fatigués, nous avons envi de pizza!!! Puis, nous passerons le reste de l’après midi à flâner dans les rues et ruelles du village, nous réchauffant sous le soleil et découvrant les différentes ethnies de la région, dont les femmes, des villages environnants, viennent vendre aux touristes vêtements, accessoires et souvenirs confectionnés. Ces femmes, de tous âges, sont magnifiques. Dans leurs vêtements principalement colorés d’indigo naturel, rehaussés de broderies vives, elles avancent vers nous avec non-chalance et l’air rieur… Leur coiffe les distingue d’un groupe à l’autre : turban plat ou en hauteur, rouge ou indigo… je ne connais pas encore la particularité de chaque ethnie. Lors d’une tentative de vente (jamais de harcèlement, presqu’un jeu à chaque fois), Frédo sympathise avec une femme H’Mong qui lui propose finalement de nous emmener dans son village. Nous savons que cela se fait (grâce au net et à notre guide Lonely Planet)… décidés à tenter l’aventure, principalement parce que May nous inspire confiance, nous nous mettons d’accord sur un prix et acceptons sa proposition. Nous lui donnons rendez-vous le surlendemain à 9h devant l’église de la petite ville. La fin de la journée arrivera vite, la nuit tombe à 18h à peine! Dans la chambre, les enfants s’invente un nouveau jeu qui nous fait rire : ils font les plans de notre future maison…. qui devient très vite un village… puis une ville. Il ne nous restera plus qu’à trouver un très très très grand terrain à notre retour!!!

Aujourd’hui, nous emménageons dans une seule chambre tous les 4 avec lits d’appoints (plus sympa et plus économique). Après un petit déjeuner gargantuesque (pain, beurre, fromage, crudité, omelette, banane…), un pique-nique dans notre sac à dos, nous partons en petite randonnée vers le village de Catcat. Nous sommes tous les 4 ravis. Nous admirons de plus près les cultures en escalier qui font la particularité et le charme de la région. Le village est un peu trop « visité » à notre goût, mais il nous offre un regard sur ses couturière, ses sculpteurs, ses enfants qui s’amusent avec nous… après une petite heure de marche dans la montagne, à travers campagne et forêt, nous nous posons près d’une chute d’eau… les enfants jouent dans les rochers et le cours d’eau, Frédo confectionne des flutes à eau, et moi j’écris mon journal…. nous sommes bien… nous profitons pleinement du moment présent tous les 4, ensemble.

A noter : une pensée pour Cody qui cherche des bambous pour cacher la voie ferrée, ici, ils sont énoooooormes.

Heu… est-ce bien nécessaire de faire un article sur cette journée??? Oui! Juste pour que vous sachiez que notre aventure ce n’est pas toujours que du « génial », « super », « trop top »… il y a aussi des moments « pfff » et « raz le bol »! Là, je suis sûr qu’il y en a qui se réjouissent un peu en se disant « quand même! Tout ce bonheur c’était écœurant!!! »… Au moins, comme vous le voyez, je ne perd pas mon sens de l’humour :)

Refroidis par notre soirée de la veille, nous avons décidé de profiter de notre chambre le plus longtemps possible, c’est à dire jusqu’au « check out » à midi. Nous avons refait les sacs, de sorte à n’emmener que le strict nécessaire pour notre virée à Sapa. Laissant nos deux gros sacs à dos noirs à l’hôtel, nous chargeons dans les sac des enfants et le mien : 1 sweet, 1 pantalon, 1 T-shirt chacun, des sous vêtements et quelques livres… Rejoignant la vallée de Sapa en train de nuit, nous avons l’après midi pour nous faire une autre opinion de Hanoi. Après quelques courses pour un pique nique, nous partons en direction du mausolée et du parc de Ho Chi Minh… 1 heure de marche sous le soleil pour rien : le parc est fermé tous les lundis (elle ne le savait donc pas l’hôtesse de l’hôtel qui nous l’a conseillé???) et le mausolée inaccessible! Le lieu est vite vu. Pas d’endroit sympa pour notre déjeuner… et les estomacs crient famine… vraiment, difficile d’aimer cette ville… Après un petit tour, Frédo nous déniche un petit jardin, avec un bassin, au milieu duquel trône un mini temple… l’endroit n’est pas désagréable et on se l’approprie pour une délicieuse pause « jambon-beurre ».  Frédo, qui a pitié de sa petite troupe, nous accorde un taxi pour rejoindre les bords du lac « Ho Hoan Kiem » où nous trouvons refuge jusqu’à la tombé de la nuit… Nous sommes dépités, l’endroit est très sympa, le lac comme le quartier qui l’abrite,… et c’est juste à côté de l’hôtel où nous étions… nous avons vraiment loupé Hanoi aujourd’hui… C’est un peu difficile, mais nous nous faisons une raison : il y a des rencontres attendues qui ne se font pas!

La nuit tombée sur le lac, vers 19h nous reprenons un taxi pour rejoindre un hôtel, juste à côté de la gare, où nous devons récupérer nos billets (réserver par l’hôtel de Sapa)…. Petit coup de stress, il nous faut nos passeports et nous nous apercevons que nous les avons laissé à l’hôtel!!! Et oui, au Vietnam, lorsqu’on arrive dans un hôtel, ils gardent vos passeports! Comme nous revenons à l’hôtel après Sapa, et que nous y avons laissé une partie de nos bagages… on y a oublié nos passeports. Heureusement, il faut reconnaitre que les vietnamiens sont loin d’être des empotés… Un coup de fil du staff de l’hôtel (où personne de parle réellement l’anglais) et 15 mn plus tard un des hôtes de l’hôtel arrive en scooter pour nous déposer notre bien, un petit quart d’heure avant le départ… ouf! 20h, à la grande joie des enfants, et de la nôtre il faut l’avouer, nous montons dans le train et découvrons notre cabine pour la nuit : géniale! Quatre couchettes confortables, cabine propre (malgré le cafard trouvé par Frédo) et thé à volonté. Voilà, nous y sommes : c’est le meilleur moment de la journée, il était temps :) Nous tentons l’aventure d’un diner à bord. Le « wagon restaurant se résume en fait à 3 petites tables prises d’assaut par les contrôleurs. Ils semblent étonnés de nous voir arriver mais nous laisse rapidement la place avec grands sourires. Leurs assiettes ont l’air bien appétissantes, et en moins de 5 minutes, en quelques hochements de tête, nous voici attablés devant de délicieuses nouilles sautés aux boeufs et aux épinards, entourés d’une joyeuse et amicale troupe d’agent ferroviaire… Rien de plus pour nous réconcilier avec le Vietnam.

C’est à regret que nous refaisons nos sacs ce matin, car nous sommes bien ici, et 2 jours, c’est court. Notre hôtesse nous offrent à chacun un cadeau : un foulard en soie pour moi, des barrettes « étoiles filantes » pour Rachel, et des pochettes porte-feuille en soie pour les garçons… les présents nous touchent d’autant plus qu’ils nous sont offert avec un plaisir évident. Avant de partir, passons un long moment avec nos amis danois… échangeons encore un peu plus sur nos aspirations, nos projets après nos voyages respectifs… vaste sujet!

Notre taxi pour l’aéroport de Dannang étant seulement à 15 heures, partons faire un dernier tour dans Hoi An… nous ne sommes pas encore rassasiés de la petite ville, et puis… je cherche une jolie robe en soie pour Rachel.. et pour moi aussi éventuellement… mais ici, les robes sont plutôt faites sur mesure… et je suis… hors gabarit pour le « prêt à porter »… il aurait fallu que je m’y prenne plus tôt! Zut! Difficile de résister ici, même si je ne suis pas une accro au shopping… le choix, la beauté, la qualité des vêtements, des objets de déco, des tableaux… !!! Mais je rentre bredouille de ma chasse, trop de choix, pas assez de temps….aller, tant pis… on craquera plus tard :) et puis, on a un budget à tenir et des sacs à porter!!! Nous partons avec les souvenirs offerts par notre hôtesse et surtout plein de belles images en tête.

Le trajet en taxi se déroule sans encombre, mis à part le petit détour orchestré pour admirer un bouddha sur une colline, point de vu situé à l’arrière d’une marbrerie sur la grande route… évidemment si on veut y acheter quelque chose, l’amie du chauffeur se prépare à nous guider dans le magasin… Frédo prend sa photo et coupe court en remontant dans le voiture agacé, il n’aime pas avoir l’impression d’être pris pour un imbécile…

Notre troisième trajet en avion ne sera pas long, 1h20 sur JetStar… mais les enfants prennent toujours plaisir à décoller et à voler… à peine le temps de se mettre aux leçons qu’on arrive.

Un Taxi nous attend à notre arrivé, envoyé par notre hôtel… c’est très appréciable de ne pas avoir à chercher, à négocier…surtout qu’il fait déjà nuit…

En 45 minutes de taxi, nous nous faisons une première idée de la ville… qui n’est pas très flatteuse. Nous somme loin du charme des petites rues de Hoi An. Après de larges voies rapides isolées (semblables au abords de « Charles de Gaulle »), traversons de grands boulevards bordés d’un entassement de petites maisons et boutiques sombres, éclairés de néons agressifs. Puis arrivons dans la vieille ville, avec ses rues et ruelles étroites, où la propreté n’est pas de mise comme à Saigon où Hoi An, envahis d’une foule trépidante… Même si la première impression n’est pas bonne, nous savons qu’il ne faut pas s’y fier.

Le Charming Hôtel est un immeuble étroit, récent et propre, perdu dans une ruelle étroite du centre de la vieille ville. Notre chambre (bien que sans fenêtre) nous offre un petit moment de calme et de repos. Nous la quittons cependant assez rapidement en quête d’un diner : un vrai moment de galère! On ne fait pas le bon choix dans la direction que l’on prend, du coup, aucun resto en vu… on entre finalement dans un resto « paumé » dans le quartier, il présente bien… on s’assoit et commençons à être servit direct (?!?) on apprend que c’est plat unique… pas vraiment pour les enfants… et prix exorbitant, on se lève et on part… gênés. Nous sommes fatigués, on a faim, on est paumé, les rues sont sales, bruyantes, sur les trottoirs, des gens avachis sur leurs motos nous dévisagent en buvant, fumant… gros coup de « raz le bol ». Frédo part en quête d’un restaurant tout seul. Les enfants et moi nous retrouvons assis devant un carrefour, dans la nuit, sur la marche d’un magasin, dont le rideau de fer est tiré, devant nous les gens passent et nous dévisagent… Même pas honte d’abord, trop dépitée… je suis fatiguée, j’ai faim, je me sens pouasseuse… j’ai envie d’un bain aux huiles parfumée, un bon vert de vin, un steak saignant… je regarde mes loulous, ils me sourient pour me réconforter, ils me font craquer. Notre sauveur arrive, Frédo a trouvé un resto chic, vide, qui n’attend que nous : engloutissons rapidement notre copieux diner, pressés de rentrer.

Petits et grands sommes fatigués, mais pour chasser l’humeur morose qui s’est installée, nous avons notre médicament : un bon film… Merci Al!

Ce matin, nous voulions partir en scooter pour la cité « Cham » de MY SON, mais notre levé tardif, la chaleur et notre petit déjeuné trop copieux (et oui on s’est laissé aller, mais il y avait des pan-cakes géants : à tomber par terre) nous en ont dissuadé. Nous partons donc pour la plage vers 13h, après une sieste : digestion du petit  dèj oblige, et surtout une mauvaise nuit dû à des douleurs dans le dos… Nous louons des scooter et avons grand plaisir tous les 4 à retrouver ces montures et sommes une fois de plus conquis par la ville, ses rues coquettes et animées ainsi que la gentillesse des gens (j’ai frôlé la panne d’essence en sortant de la ville, et une charmante jeune vietnamienne a prêté un bidon pour que Frédo puisse aller m’en chercher). 14h, après une balade agréable à travers la ville et ses alentours, nous arrivons à la plage.  Il fait très beau, mais les enfants seront les seuls à se baigner, l’eau est trop froide pour nous, les vieux! Les vagues ne sont pas hautes, mais puissantes, ce sera donc plus de deux heures de baignade sous haute surveillance. Frédo part s’installer à l’ombre des cocotiers, mais très vite il se fait encercler par des bandes de jeunes venus s’amuser : un foot à gauche, un jeu de corde à sauter géant à droite et un épervier devant… le pauvre! Il nous rejoindra vite près de l’eau, il est 16h, le soleil décline… le bonheur de nos enfants qui s’amuse dans les vagues nous ravit… nous sommes heureux de les voir s’amuser ainsi, de les voir prendre du bon temps… car les visites des villes, musées et autres temples n’est pas toujours de leur goût et nous les trouvons plutôt patient dans l’ensemble. Ce n’est qu’au coucher du soleil que nous rentrerons…le vent qui siffle agréablement à nos oreilles… nous longeons en scooter, la mer puis la rivière, les pêcheurs qui relèvent leur filet, les rizières et les épouvantails en sac qui claquent au vent, effrayant les oiseaux, les badauds tranquilles… nous sommes tout simplement heureux d’être là…

De retour à notre hôtel, nous décidons d’y diner, sommes trop fatigués pour ressortir… et puis, on mange bien (nouilles sautés à l’omelette et au bœuf)  pour pas trop chers… alors pourquoi se priver?